Une réunion a eu lieu au siège de la daïra, pendant plus de quatre heures, et a regroupé les responsables des deux communautés, notamment les deux signataires de la feuille de route. Accompagné de M. Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale et du colonel Othmani, commandant régional de la Gendarmerie nationale, le ministre délégué aux Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, s'est rendu hier à Ghardaïa. Après une halte au siège de la wilaya où une réunion s'est tenue en présence des responsables de la sécurité au niveau de la wilaya, le ministre et la délégation qui l'accompagne se sont rendus ensuite à Berriane où une autre réunion a eu lieu au siège de la daïra, pendant plus de quatre heures. Ont pris part également à cette réunion, les responsables des deux communautés, notamment les deux signataires de la feuille de route, en l'occurrence le docteur Bourguiba, porte-parole de la djamâa mozabite de Berriane et de M. Kouader, porte-parole de la communauté malékite de Berriane. Aucune information n'a filtré sur la teneur des discussions. Tout le périmètre autour de l'édifice a été hermétiquement bouclé par d'impressionnantes forces de sécurité. La route nationale a été fermée à la circulation pendant ces longues heures de conciliabules. Les services du protocole de la wilaya et même les accompagnateurs du ministre ont été incapables de signifier à la presse si un point ou une conférence de presse serait tenu à l'issue de la réunion. Rappelons que cette visite intervient suites aux graves incidents qui ont eu lieu pendant quatre jours à Berriane et qui ont provoqué des blessures à plusieurs dizaines de personnes, en majorité parmi les forces de l'ordre, ainsi que des dégâts matériels tels que des incendies de maisons, de magasins, de l'unique station-service de la ville et le pillage de plusieurs magasins. Par ailleurs, dans un communiqué parvenu à notre bureau de Ghardaïa et signé par le porte-parole de la djamâa mozabite de Berriane, M. Daoud Bourguiba, il est fait expressément acte de la rupture de tout contact entre cette communauté et les autorités locales, à leur tête le wali de Ghardaïa. Le grief exprimé serait l'incompétence et l'incapacité des autorités locales à gérer la crise que vit la région de Berriane depuis près de deux ans. Le même communiqué appelle les hautes autorités du pays à s'impliquer davantage dans la recherche de solution radicale au problème que vit la région et qui a déjà causé tant de pertes en vies humaines et des dégâts matériels. Il en appelle à la protection des vies humaines et des biens. Le même communiqué fait mention de la blessure d'un jeune touché par deux balles. L. KACHEMAD