Une enquête nationale sur le trafic de véhicules est actuellement en cours. Elle concerne les voitures réformées, déclarées, mais jamais répertoriées au niveau des administrations concernées. Phénomène en récession durant les années 2007 et 2008, le vol et le trafic de véhicules rebondissent avec des chiffres effarants durant le premier trimestre de l'année en cours. C'est ce qui ressort des statistiques du commandement de la Gendarmerie nationale. On relève de prime abord que 332 affaires, dont 142 concernant le trafic et 190 autres le vol de véhicules, ont été traitées depuis janvier à fin mars 2009. Des affaires ayant abouti à la saisie de 141 voitures, l'arrestation de 258 personnes, dont 49 écrouées. Alger et Oran viennent en tête du sinistre classement avec 56 affaires à Alger, dont 47 liées au vol manifeste et avéré de véhicules. La capitale de l'Ouest vient en seconde position avec 28 affaires, suivie de Aïn Defla (26), Souk-Ahras (25) et Tébessa (13). Et si dans le dossier inhérent au trafic des véhicules, la Gendarmerie nationale a élucidé 100 % des affaires traitées, il ressort que les mêmes services continuent à enquêter sur le phénomène du vol car, dans la majorité des cas, il s'agit d'investigations de longue haleine et qui nécessitent plus de temps. Les réseaux organisés à travers les wilayas connues, notamment Alger, Oran, Tébessa, Aïn Defla, Souk-Ahras, M'sila (7 affaires) et Ouargla (15 affaires), Sétif (17 affaires), recourent généralement à des procédés nécessitant de grandes complicités tant sur le marché parallèle du véhicule que dans certaines administrations à travers les agents de daïra et les ingénieurs des mines. Mais aussi des gérants de casses où les voitures sont soigneusement désossées et vendues en pièces de rechange à des prix défiant toute concurrence. Les véhicules réformés n'échappent pas cependant au trafic en tout genre. Ils sont même rechapés, soudés et maquillés avant d'être revendus avec une nouvelle plaque du constructeur, un nouveau numéro de châssis, voire une nouvelle immatriculation et une carte grise dûment établie par les soins des complices des trafiquants. Moins les 81 chômeurs arrêtés et impliqués dans ces affaires, les “artistes”, comme on les appelle dans le jargon courant des auto-trafiquants, exercent partout, dans des cabinets privés, dans les daïras et même dans les chantiers et autres commerces libres. En effet, 131 personnes exerçant des professions libérales ont été appréhendées, selon le même bilan qui révèle, par ailleurs, que 21 fonctionnaires sont également mêlés au trafic et au vol de voitures. La même source révèle aussi que 2 femmes, 1 étudiant et 2 jeunes mineurs, ont été arrêtés par la Gendarmerie nationale qui indique, enfin, que 29 personnes sont actuellement placées sous contrôle judiciaire. FARID BELGACEM