L'insécurité bat son plein à Ighzer-Amokrane, chef-lieu de la commune d'Ouzellaguène, 60 kilomètres à l'ouest de Béjaïa, où il ne se passe pas un jour sans qu'on signale un vol par effraction, un crime, ou une attaque à main armée. En effet, la multiplication des vols constatée ces derniers jours, notamment au niveau du centre-ville, est pour le moins inquiétante, à tel point que ce phénomène occupe une large place dans les discussions de la population locale. Pas plus tard qu'hier, la Maison de jeunes d'Ouzellaguène a fait objet d'un cambriolage. Le matériel de sonorisation et des instruments de musique appartenant à l'association d'activité de jeunes ont été volés. La majorité des citoyens que nous avons questionnés dans cette ville, jadis réputée pour être un havre de paix, estiment que “la dégradation de la sécurité et l'accroissement de la délinquance et de la criminalité deviennent de jour en jour inquiétants”. Selon eux, “il n'est plus possible de circuler la nuit en ville, surtout dans les ruelles mal éclairées. Ici, on risque à tout moment de se faire agresser. Des magasins et des maisons sont régulièrement dévalisés dans le centre urbain”. Lors de notre virée au centre-ville d'Ouzellaguène, nous avons rencontré par coïncidence un jeune commerçant en alimentation générale attablé dans un café, qui nous apprendra que son magasin d'à côté vient de faire l'objet d'une visite nocturne. Après une brève discussion, il nous invitera à visiter son épicerie, située sur la route du congrès, l'une des artères principales de la ville d'Ighzer-Amokrane. Arrivés sur les lieux, notre interlocuteur nous exhibera la liste des objets et produits subtilisés la veille, dont une copie a été déposée au commissariat de la ville. En quittant ce magasin, un autre citoyen nous fera savoir qu'un kiosque bureau de tabac, situé au cœur de la ville, a également été ciblé, durant la même nuit, par un gang de voleurs, mais sans pour autant parvenir à défoncer la porte apparemment plus renforcée. Le lendemain, c'est le tour d'un studio photo d'être cambriolé. C'est dire que cette bande de voleurs continue à sévir impunément, car elle ne semble guère inquiétée d'un éventuel coup de filet des services de police. Selon les dires de certains observateurs locaux, ce climat d'insécurité qui règne dans cette région n'est qu'une conséquence du phénomène de clochardisation qui guette la société, plus particulièrement sa couche juvénile. Malheureusement, ce phénomène prend de plus en plus de l'ampleur face à la déferlante de chômage qui continue à faire ses ravages avec tout ce qu'elle charrie comme vices et fléaux sociaux. KAMEL OUHNIA