Plus de 250 définitions du mot culture sont répertoriées dans l'environnement littéraire, les dictionnaires, les glossaires et autres lexiques. Nous nous contenterons d'exposer ici celle qui définit la culture comme étant “tout ce que l'homme a ajouté à l'homme”. Le cumul des expériences, des rites, des traditions, des mythes, des us et coutumes et des modes, en général, forme, en effet, un ensemble d'éléments définitoire des spécificités humaines. Sur cet aspect, la norme humaine est plurielle. La culture est donc un héritage particulier commun à un groupe social donné. Qui dit spécificités, dit différences mais sans l'entremise d'échelles de valeur. Autrement dit, il n'y a pas de grandes ou de petites cultures. Il n'y a que des cultures distinctes. Même au sein de cette notion de spécificité, des particularités peuvent apparaître et se “disputer” des habitudes et des coutumes plus ou moins nuancées. La culture n'est donc pas un monde virtuel. Elle a une âme et une vie qui réclament des actions de mémoire, de continuité et de développement qui lui permettent de persévérer, ou au contraire disparaître en se figeant dans l'espace et dans le temps. Bien des valeurs se dissolvent dans le bouillonnement universel ambiant actuel et le dernier rapport établi par les services de l'Unesco annonçant le risque de disparition de 2 000 cas est alarmant. Se poser la question de savoir si la culture est un plaisir individuel ou une nécessité collective n'est pas un jeu de mots mais une interrogation utile. Le plaisir s'accorde avec ravissement, allégresse, joie et jouissance des rites. Mais le temps de l'allégresse individuelle s'arrête là où commence l'intérêt général. Car la nécessité collective sollicite l'exigence, l'effort, des revendications et des besoins. On peut donc poser que la culture est à la fois un plaisir individuel qui place l'homme à travers ce qu'il fait, ce qui l'incruste dans la nécessité collective. Les deux indications sont indissociables tant l'individu est un élément du milieu collectif qui le façonne, sur lequel il agit aussi et dont il se revendique. Ainsi par sa complexité, d'apparence simpliste, la culture reste un domaine partagé et un monde insaisissable mais surtout un message difficile à communiquer au plus grand nombre. ([email protected])