L'unité d'abattage avicole, sise à la zone industrielle de Kechida, dans la ville de Batna, fait face à un véritable problème de commercialisation. L'instabilité que connaît cette unité est due, selon son directeur, qui reste cependant optimiste, à l'influence qu'exercent les privés sur le secteur. D'après ce qu'on a pu savoir, d'importants marchés ont été soumissionnés à des privés au grand dam de l'unité publique, qui s'est retrouvée obligée de répondre uniquement aux besoins de secteurs limités. La plus grande perte pour cette unité est sans doute les cités universitaires, dont la demande est très importante. Ces derniers se sont, en effet, tournés depuis quelques années, vers les abattoirs privés. Mais le nouveau directeur de l'unité, M. Touati Aissa, reste optimiste. Pour lui, cela ne représente pas une entrave pour la société, à moyen terme, en tout cas, puisqu'elle s'appuie sur une nouvelle politique entamée par son staff. “Avec la prospection faite dernièrement par notre service commercial, nous avons pu obtenir des commandes de certaines sociétés installées au sud du pays. Des commandes de 130 tonnes par mois”, nous a-t-il affirmé, en attendant la récupération des marchés que l'unité avait perdus, au cours des dernières années. “Si on nous fait confiance, nous sommes aptes à couvrir les besoins de quatre wilayas”, ajoute-t-il. Mais pour avoir des marchés, il faudrait, avant toute chose, assurer la production. L'abattage s'effectue selon la disponibilité du poulet et pour le moment, selon notre interlocuteur, l'abattoir avicole de Batna reste dans la moyenne de 3000 sujets/heure, ce qui est qualifié de faible par rapport à l'activité de l'unité durant ses premières années. On parlait, alors, de plus de 6000 sujets/heure. L'activité allait remarquablement dans le bon sens puisque la même année de son ouverture, en 1993, l'unité avait réalisé un record de 21 800 poulets abattus en une journée. Pour sortir de cette crise, “l'abattoir Oravie de Batna parie sur le programme du renouveau agricole lancé par le ministère de tutelle. Avec ce programme, on arrivera à abattre jusqu'à 12 000 sujets par jour. D'ailleurs, nous avons déjà commencé l'opération, le 12 avril dernier et cette dernière devra être plus importante, en début du mois de mai prochain”, assure le premier responsable de l'unité. En effet, le programme du renouveau agricole se résume dans une coopération entre les deux secteurs, privé et public. Des aviculteurs prendront en charge des poussins que l'Oravie leur remet, et les récupérer une fois devenus adultes. Cependant, les fournisseurs en matière première à savoir le poulet sont, souvent, les unités de la SAF (Société des abattoirs de l'Est), les unités de l'Oravie ainsi que le secteur privé concerné par le renouveau agricole. Aussi, les activités de l'Oravie de Batna ne se limitent pas uniquement à l'abattage, mais elles concernent, aussi, la production de certains dérivés de la viande blanche que sont les pâtés et les boudins. Seulement, ces produits rencontrent le même problème de commercialisation que connaît le poulet de chair. Malgré leur bonne qualité, ils sont rares sur les marchés locaux et nationaux. “Nous produisons selon la demande. Pourtant, nous avons le matériel nécessaire conforme aux normes, mais la demande se fait de plus en plus rare”, nous confirme un ingénieur exerçant au sein de l'unité Oravie. F. Lamia