Un programme varié, riche et chargé pour la 6e édition des Andaloussiate, du 6 au 29 mai. Organisée par l'Etablissement Arts et Culture, cette manifestation artistique est placée cette année sous le thème “Mémoire, patrimoine, raffinement”. C'est à l'auditorium du complexe Laâdi-Flici que le directeur de l'établissement, Redouane Mohammedi, a animé hier matin un point de presse où il a révélé les différentes activités qui se grefferont à ces nuits dédiées à la musique andalouse. En plus des concerts qui seront animés par plusieurs associations venues des 4 coins de l'Algérie, notamment El Djazira d'Alger (qui ouvrira le bal en se chargeant de l'animation musicale de la première soirée), Ahbab Sadek Bedjaoui de Béjaïa, El Bachtarzia de Koléa, Nassim Al Andalous d'Oran, Rachidia de Cherchell, El Inchirah d'Alger, Djoudour de Laghouat ou encore El Fen El Acil de Khemis Miliana, des solistes et des artistes chevronnés se produiront durant tout ce mois, tels que Zakia Kara Torki et Lamia Madini. M. Mohammedi a insisté sur les objectifs auxquels tend son établissement par l'organisation de ces Andaloussiate. Selon lui : “Nous voulons méditer au présent ce patrimoine et évacuer cet esprit de chapelle qui persiste, hélas, forme récurrente aujourd'hui. Nous voulons également joindre le festif au pédagogique, et ce n'est pas impossible, car ces deux concepts ne sont pas antinomiques.” Il a également cité Mahieddine Bachtarzi, pour clore son propos, avec l'une de ses célèbres citations : “Si je suis persuadé que les jeunes ne doivent penser qu'à leur avenir, je ne suis pas certain que les vieux ne doivent penser qu'à leur passé.” De son côté, Maya Saâdani a révélé les différents thèmes et intitulés des conférences qui seront organisées chaque mercredi à 10h. En fait, toutes les conférences, bien qu'elles divergent, convergent toutes vers une seule problématique : “quelle démarche entreprendre pour qu'il y ait un rapprochement entre un passé glorieux et un avenir prometteur ?” Le musicologue et chercheur Nacerddine Baghdadi, qui se charge du volet musical, a évoqué l'engouement des jeunes pour cette musique ainsi que le travail considérable, voire colossal des associations qui ont permis à l'andalou de perdurer. Par ailleurs, des hommages seront rendus durant ces 6es Andaloussiate à plusieurs maîtres du genre, entre autres Memed Ben Chaouch, Bastandji, Sadek Bedjaoui, Ben Krizi ou encore Boualem Djenadi. Andaloussiate, c'est donc une préservation de ce patrimoine immatériel qui s'est toujours transmis par voie orale (ce qui a causé la perte de plusieurs noubate) mais qui reste une musique citadine et raffinée avec ses trois écoles : Sanaâ d'Alger, Malouf de Constantine et Gharnatiya de Tlemcen. Rendez-vous est donc pris, dès demain matin, pour une conférence-débat et pour un concert en soirée dès 19h.