Le Soudan et le Tchad ont signé, tard dimanche à Doha, un accord sur une réconciliation entre les deux pays dont les relations sont mauvaises en raison des rébellions qui s'activent sur leurs territoires. L'accord parrainé par le Qatar et la Libye prévoit de mettre en application d'anciens accords sur le contrôle des frontières pour empêcher les infiltrations de rebelles tchadiens venant du Soudan et de rebelles soudanais venant du Tchad, ont indiqué à la presse des responsables du Qatar. "On espère que cet accord créera un climat de confiance entre les deux pays qui rendra possible un sommet à Tripoli des deux présidents", a déclaré le ministre d'Etat qatari aux Affaires étrangères, Ahmad Ben Abdallah Al-Mahmoud. Des délégations ministérielles du Soudan et du Tchad ont planché pendant plusieurs jours sur cet accord au Qatar qui a parrainé récemment un accord, mort né, entre Khartoum et le principal groupe de rebelles du Darfour (ouest du Soudan), le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM). Le Soudan et le Tchad entretiennent des relations tumultueuses, chacun accusant l'autre de soutenir des mouvements de rébellion chez son voisin. Le Soudan avait rompu en mai 2008 ses relations diplomatiques avec le Tchad après une attaque de rebelles du Darfour visant Khartoum, affirmant que N'Djamena était derrière ce raid. Le Tchad soutient, lui, avoir subi 28 attaques venues du Soudan, dont celle des 2 et 3 février 2008, au cours de laquelle des rebelles avaient investi sa capitale et étaient à deux doigts de renverser le président Idriss Deby Itno.