L'armée soudanaise a accusé, hier, le Tchad de mener de nouveaux raids aériens sur son territoire et a appelé à la retenue, au lendemain d'attaques similaires ayant conduit à une escalade verbale entre les deux pays. « Ce matin (…), une nouvelle opération a eu lieu au même endroit et avec la même méthode », a déclaré le porte-parole de l'armée soudanaise, précisant qu'il n'y avait eu aucune victime. « Le conflit entre le Soudan et le Tchad ne peut être résolu par la voie militaire, il doit l'être par des moyens politiques », a-t-il ajouté. Vendredi, le Soudan avait accusé le Tchad d'avoir mené deux raids aériens dans l'ouest de son territoire, où se trouvent historiquement les rebelles tchadiens et avait prévenu qu'il se réservait le droit de riposter. Le Tchad a reconnu implicitement l'attaque de vendredi en jugeant que le Soudan était « le voleur qui crie au voleur ». De longue date, Khartoum et N'Djamena s'accusent mutuellement de complaisance à l'égard de leurs mouvements rebelles respectifs. Les deux pays ont toutefois signé le 3 mai un accord de réconciliation à Doha, au Qatar, qui prévoit notamment le contrôle des frontières pour empêcher les infiltrations de rebelles tchadiens venant du Soudan et de rebelles soudanais venant du Tchad.