La cérémonie de Doha est prévue en début de soirée d'hier. Elle aura lieu en présence de l'émir du Qatar, dont le pays joue le rôle de médiateur, des présidents soudanais et tchadien, El Bechir et Deby. Le Soudan devait signer dans la soirée d'hier à Doha une trêve avec un important mouvement rebelle du Darfour, rendue possible par le rapprochement entre Khartoum et le Tchad voisin, mais le retour à la paix dans cette région nécessitera le ralliement d'autres groupes rebelles. Le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), qui a des soutiens au Tchad, a déjà paraphé l'accord à N'Djamena samedi dernier avec un responsable soudanais. Cette première signature faisait suite à la réconciliation entre le Soudan et le Tchad, matérialisée par une visite à Khartoum du président tchadien Idriss Deby le 8 février. La cérémonie de Doha est prévue en début de soirée d'hier. Elle doit se dérouler en présence de l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, dont le pays joue le rôle de médiateur, du président soudanais Omar El Bechir et tchadien Idriss Deby. L'accord porte sur un partage du pouvoir. Il prévoit dans son article 3 la participation du JEM «à tous les niveaux du pouvoir (exécutif, législatif...) selon des modalités à convenir ultérieurement entre les deux parties». Dans son article 4, l'accord indique que le JEM doit se constituer «en parti politique dès la signature de l'accord final entre les deux parties». Dans son article premier, il énonce la proclamation d'un cessez-le-feu et des «discussions immédiates pour parvenir à un accord pour son observation». Il prévoit aussi d'intégrer les combattants rebelles dans les unités de l'armée et de la police, la libération des prisonniers de guerre et l'amnistie pour les membres civils et militaires du JEM. L'accord parle de dédommagement pour les déplacés ainsi que du développement du Darfour, longtemps négligé, et de l'examen du partage des ressources. Le partage du pouvoir et de la richesse a été l'épine dorsale de tous les accords signés par Khartoum et les différentes rébellions comme celle de la faction du mouvement de libération du Soudan en 2006, un groupe du Darfour conduit par Minni Minnawi, qui a obtenu le poste de conseiller présidentiel. L'accord de paix global de 2005 avec les anciens rebelles du Sud, a permis à leur chef, Salva Kiir, de devenir le premier vice-président. Son gouvernement se partage les revenus pétroliers avec Khartoum. La fin de la rébellion dans l'est du pays en 2006 a pour sa part été rendue possible grâce à un accord qui a permis aux chefs des tribus Beja de se joindre au gouvernement et qui comporte la promesse de Khartoum de développer cette région disposant d'une façade maritime. A la veille de la cérémonie, le président Bechir s'est dit confiant en un retour rapide à la paix au Darfour. L'accord «marque le début de la fin de la guerre au Darfour», a-t-il clamé devant la communauté soudanaise du Qatar. Il a espéré «une paix totale» dans cette région avant la tenue des élections générales au Soudan, prévues du 11 au 13 avril. Le Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan, est en proie depuis 2003 à un conflit opposant des mouvements armés aux forces armées soudanaises appuyées par des milices locales. Le conflit a fait 300.000 morts selon les estimations de l'ONU, 10.000 d'après Khartoum, et 2,7 millions de déplacés. Un important groupe rebelle, l'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid), refuse toutefois de se joindre au processus de paix. Parmi les petites factions présentes à Doha, le JEM-Démocratie a claqué la porte pour protester conte l'accord jugé partiel. Le JEM-Démocratie appartient au groupe dit d'Addis Abeba et il y a un autre groupe présent à Doha, dit de Tripoli, qui n'a pas pris position sur l'accord. Les deux groupes réunissent de nombreuses factions qui compliquent la recherche d'un accord global au Darfour.