L'ailier gauche Florent Malouda a retrouvé avec le Néerlandais Guus Hiddink le respect de Stamford Bridge après des mois fantomatiques et pourrait être une pièce importante de Chelsea contre Barcelone en demi-finale retour de la Ligue des champions mercredi. La démonstration du Barça face au Real Madrid (2-6) samedi aura convaincu d'une chose : jouer à l'extérieur n'amoindrit pas sa puissance offensive. Avant de marquer pour se qualifier (aller 0-0), les Londoniens devront notamment faire pièce à Lionel Messi et Daniel Alves dans leur couloir droit. Or, s'il n'a pas les mêmes qualités de provocation et d'élimination que Nicolas Anelka ou Salomon Kalou, l'ancien joueur de Lyon, 29 ans en juin, a une qualité énorme aux yeux d'Hiddink, démontrée au Nou Camp : il défend, se dépense, presse, gêne les remontées de balle. Sans se cacher ni rechigner. Quand les Espagnols ont regretté le "jeu négatif" des Anglais, ceux-ci y ont vu de la "cohérence défensive". L'ailier Malouda incarne ce divorce des perceptions : après s'être durement accroché avec Daniel Alves, il a reproché aux hommes de Pep Guardiola de volontiers "se rouler au sol". "Cela fait partie de notre jeu de mettre l'adversaire sous pression." Il prévient d'emblée : "Ce sera le même genre de match à Londres." En ce qui le concerne : discipliné, rugueux, déterminé. Aux côtés de Didier Drogba et Nicolas Anelka, Malouda peut aussi être une arme offensive, comme il l'a rappelé samedi à Fulham. Buteur, le Guyanais a été impliqué sur les deux autres buts : "Nous aimons jouer ensemble. Il y a eu beaucoup de mouvements. C'est excellent pour notre confiance." Moins pour celle d'une défense orpheline de Rafael Marquez, blessé, et Carles Puyol, suspendu. La confiance, ce qui semblait déserter Malouda après une saison et demie morose. Recruté pour remplacer Damien Duff, promesse sans lendemain, et Arjen Robben, talent pur sans mental, il avait souffert du limogeage rapide de Jose Mourinho en septembre 2007. Ni Avram Grant ni Luiz Felipe Scolari ne lui faisaient confiance. Les blessures n'avaient rien arrangé à des apparitions aussi rares qu'anonymes. Puis Hiddink est arrivé en février, en même temps que Malouda retrouvait une condition physique. "Il simplifie les choses", explique le Français dont la capacité à se mettre au service du collectif correspond à la philosophie du Néerlandais. Contre la Juventus Turin en 8e de finale à Stamford Bridge le 25 mai, son premier match en un mois, il avait montré des signes encourageants. À Liverpool en quarts (victoire 3-1), le meilleur match de la saison des Blues, il avait été un des meilleurs. Les rumeurs de départ (Juventus) ne se sont pas tues. Mais l'intéressé s'est donné les moyens d'être pris au sérieux quand il affirme "voir (son) avenir à Chelsea". S'il poursuit dans la même voie, s'il voyage à Rome le 27 mai, qui sait si après sa carrière en club, ses performances ne ressusciteront pas sa vie en Bleu en convainquant son sélectionneur Raymond Domenech de mettre fin à une disgrâce née des critiques du joueur en septembre 2008.