Décidément, rien ne va plus à l'entreprise Electro Industries d'Azazga. En effet, les travailleurs non grévistes ont tenu une réunion pour réagir à l'état déplorable des lieux de l'usine depuis le déclenchement de la grève générale, il y a plus de deux semaines. Suite à cette réunion, ils ont lancé un appel de détresse aux autorités concernées, à la Société générale de participations, à la Centrale syndicale et enfin aux pouvoirs publics, pour intervenir dans les plus brefs délais afin de mettre un terme définitif à une situation qu'ils ont qualifiée, dans une déclaration qui nous a été remise, de “situation conflictuelle qui a pris un tournant qui remettra inévitablement en cause l'avenir de l'entreprise et celui des travailleurs et qui aura un impact négatif sur l'économie de la région”. En outre, les non-grévistes parlent d'entreprise paralysée totalement sans qu'aucun service minimum soit assuré. Une situation qui a engendré, selon cette déclaration, des conséquences néfastes. “Un manque à gagner s'élevant à un milliard de centimes par jour, une atteinte à la crédibilité et à l'image de marque de l'entreprise vis-à-vis de ses clients et fournisseurs et enfin, le non-paiement des salaires de tous les travailleurs.” Poursuivant leur déclaration, les non-grévistes évoquent même la sécurité de l'usine et des travailleurs qui n'est plus assurée depuis que les grévistes se sont substitués aux agents de sécurité de l'usine. Pour rappel, une grève a été enclenchée, il y a plus d'un mois par la section syndicale de l'entreprise Electro Industries d'Azazga, appuyée par la masse ouvrière, pour exiger le départ du P-DG, M. Akliouat, en procédant à des sit-in quotidiens pendant une heure (de 13h à 14h) sans pour autant arrêter les activités de l'usine. Toutefois, il y a quelques jours, pour mettre la pression, les grévistes ont procédé à la fermeture du portail principal de l'usine et par la même occasion à l'interdiction à M. Akliouat d'accéder à l'intérieur de l'usine. De plus, les travailleurs ont gelé toutes les activités industrielles et administratives, les bureaux du bloc administratif de l'entreprise ont fermé leurs portes et les moteurs des ateliers de fabrication ont cessé de tourner depuis plus de quinze jours déjà. Cette démonstration de force intervient après que le P-DG de ladite entreprise eu intenté une action en justice contre les syndicalistes grévistes les accusant d'occupation illégale des lieux. Hier encore une atmosphère électrique régnait à l'Enel d'Azazga où une centaine d'ouvriers étaient présents sur les lieux regroupés en petits groupes de quatre à cinq personnes au niveau du portail principal qui est resté d'ailleurs fermé. Une dizaine de banderoles, sur lesquelles on peut lire en grands caractères “SOS entreprise en détresse”, ou bien encore “Les travailleurs exigent le départ du P-DG”, ont été déployées le long des murs extérieurs de l'entreprise située en face de la RN12. Ainsi, l'Enel d'Azazga avec ses 770 employés traverse depuis plus d'un mois déjà une situation des plus difficiles, pas à cause de difficultés financières mais en raison de la grève engagée par les syndicalistes soutenus par les salariés.