Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a apporté hier un soutien implicite au président Mahmoud Ahmadinejad à un mois de la présidentielle, en dressant le portrait du candidat idéal, conforme à l'image que le président veut donner de lui-même. “Je ne me prononce pas sur les personnes, mais je donne les critères. Il vaut mieux choisir quelqu'un qui comprend les problèmes des gens, qui vient du peuple et qui ne cherche pas (à faire partie de, ndlr) l'aristocratie”, a déclaré l'ayatollah Khamenei. Il s'exprimait lors d'un discours en public à Sanandaj, chef-lieu de la province du Kurdistan, retransmis par la télévision d'Etat. “Le plus important est que les responsables ne cherchent pas à faire partie de l'aristocratie, car dans ce cas, comment peut-on demander aux gens de ne pas chercher à aller vers l'aristocratie” et de réduire leur train de vie, a-t-il ajouté. M. Khamenei a baptisé l'année iranienne, commencée en mars, comme étant celle de la “réforme du modèle de consommation et des économies”. “Les candidats approuvés par le Conseil des gardiens sont tous qualifiés mais il faut choisir le plus compétent. On ne peut pas se contenter du minimum (...) il faut choisir le meilleur” parmi les candidats, a déclaré le numéro un iranien. Le président Ahmadinejad aime à se présenter comme un “homme du peuple” et un simple “serviteur des gens”. À chacun de ses déplacements, il se fait un devoir d'aller dans les quartiers les plus miséreux pour rencontrer les “déshérités”. En août 2008, le guide suprême iranien, qui recevait les membres du gouvernement et le président Ahmadinejad, leur avait demandé de préparer un programme “pour les cinq prochaines années”. Le mandat présidentiel est de quatre ans. M. Khamenei a aussi dénoncé ceux qui critiquent la situation économique du pays et reprochent au gouvernement sa politique, en se référant aux principaux concurrents de M. Ahmadinejad pour l'élection. “On entend des choses bizarres (...) Les chers candidats doivent faire attention pour ne pas perturber l'esprit des gens en disant des contre-vérités. Je connais mieux que tous ces messieurs la situation et je sais que beaucoup de choses qu'ils disent sur la situation du pays sont contraires à la réalité et ils se trompent”, a-t-il déclaré.