À l'occasion de la commémoration de la Journée mondiale de la sage-femme, la bibliothèque du centre hospitalo-universitaire de Tlemcen a abrité le déroulement d'une série de conférences organisées par l'établissement hospitalier spécialisé mère-enfant, sous le patronage de la direction de la santé et de la population de wilaya. Un hommage appuyé a été rendu aux dizaines de sages-femmes qui exercent dans les nombreux centres de santé urbains et ruraux de la wilaya et dont certaines effectuent une dizaine d'accouchements par jour dans des conditions d'environnement difficiles avec, souvent, un équipement peu performant. Des médecins, professeurs, psychologues et magistrats sont intervenus pour traiter de plusieurs thèmes tels “La prescription médicamenteuse de la sage-femme”, “Les risques professionnels de la sage-femme”; “Accouchement sans douleur, technique et surveillance”; “Stress, subir ou agir”, “Sage-femme, atouts et compétences” et “Aspect médicolégal de la profession de la sage-femme”. Concernant ce dernier sujet traité avec volubilité par Mme Hafida Zerhouni, présidente de la chambre administrative près la cour de Tlemcen, il a donné lieu a un débat fort intéressant suscitant de nombreuses questions par les sages-femmes elles-mêmes. Mme Zerhouni a d'abord rappelé les droits et les obligations de la sage-femme, mettant ensuite en évidence la notion de responsabilité pénale et toutes les infractions pénales liées à l'exercice de la profession. Elle s'est longuement étendue sur la notion de responsabilité civile, notamment l'article 124 dispose “que tout fait quelconque de l'homme (ou de la femme) qui cause un dommage a autrui oblige celui (ou celle) par lequel il est arrivé à le réparer”. La présidente de la chambre administrative a expliqué avec des exemples concrets jugés au niveau de la cour de justice quels sont les griefs qui peuvent être retenus comme étant une faute pour donner lieu à des réparations pécuniaires. Elle a alors cité, à ce titre, “le dysfonctionnement du service, l'imprudence ou le manque de précaution, le non-respect d'un règlement et aussi le fait que la sage-femme outrepasse les prérogatives qui lui sont assignées par la loi ou la réglementation en vigueur et qui prend la liberté de prescrire un médicament dont elle ne connaît ni les effets secondaires ni les contre-indications parce que, peut-être, elle n'a pas eu connaissance du schéma thérapeutique établi par le ministère de la Santé”.