Le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du putsch du 6 août et candidat à la présidence, a assuré jeudi qu'il n'y aurait "pas de report" de la présidentielle du 6 juin, après un entretien avec le Sénégalais Abdoulaye Wade. "Il n'y aura pas de report, il n'y aura pas de report", a insisté Mohamed Ould Abdel Aziz devant des journalistes, après une rencontre de plus d'une heure, à son domicile, avec le président Wade et des émissaires de l'Union africaine. L'ex-chef de la junte n'a rien ajouté. Cette mission de médiation a lieu huit jours avant l'ouverture de la campagne pour l'élection présidentielle anticipée, boycottée par l'opposition qui y voit "une mascarade pour légitimer le coup d'Etat". M. Ould Abdel Aziz a quitté l'armée et le pouvoir pour se porter candidat à la présidence. Il est donné grand favori face à seulement trois adversaires, qui n'avaient pas condamné le putsch. À l'extérieur de sa maison, plusieurs dizaines de ses partisans criaient : "Aziz ! Aziz !" ou encore : "Nous n'acceptons pas de report". Une marche de femmes vêtues de vert — couleur du drapeau mauritanien — était également organisée. Ces manifestantes pro-putsch exprimaient leur opposition à un report du scrutin. Auparavant, Abdoulaye Wade avait rencontré le président déchu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, au domicile de ce dernier à Nouakchott. Rien n'avait filtré de leur conversation, suivie d'un déjeuner avec la délégation comprenant le président de la commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, le ministre libyen chargé des Affaires africaines Ali Triki et le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit. M. Wade s'est entretenu par la suite avec l'opposant Ahmed Ould Daddah, dirigeant du Rassemblement des forces démocratiques (RDF).