Le chef de la junte au pouvoir en Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a annoncé dimanche qu'il démissionnerait "avant la fin de la semaine" pour se "porter candidat à l'élection présidentielle" anticipée du 6 juin. Au cours d'une conférence de presse à Nouadhibou (Nord-Ouest), retransmise en direct à la radio nationale, le général Ould Abdel Aziz a déclaré: "J'ai annoncé que je démissionnerai avant le 22 avril, ce sera fait avant la fin de cette semaine." "Je ne démissionnerai pas pour le simple fait de démissionner. Je le ferai pour me porter candidat à la présidentielle", a ajouté l'officier de 52 ans, au pouvoir depuis le coup d'Etat du 6 août 2008. Pour être candidat, il doit démissionner 45 jours avant le scrutin à la fois de l'armée et de la présidence du Haut conseil d'Etat, une junte exclusivement composée de militaires. Ancien chef de la garde présidentielle, Mohamed Ould Abdel Aziz avait lui-même mené le putsch qui a renversé l'été dernier le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, en 2007. Il a décrit dimanche le scénario des prochaines semaines. "Le Haut conseil d'Etat (HCE) restera en place (...) Il sera dirigé par l'officier qui me suit en grade", a-t-il précisé, évoquant sans le nommer le général Mohamed Ould Ghazouani, chef d'état-major de l'armée nationale. Selon le général, "le gouvernement va également démissionner", mais il lui sera demandé de "continuer à assurer l'expédition des affaires urgentes et courantes jusqu'aux élections". Cette annonce intervient alors qu'une délégation de l'Union africaine — comprenant notamment le président du Conseil de paix et de sécurité Ramtane Lamamra — mène actuellement une médiation à Nouakchott, le général a réaffirmé qu'il n'y aurait "pas de report des élections". Le chef de la junte au pouvoir en Mauritanie depuis le putsch du 6 août, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé dimanche à Nouadhibou (Nord-Ouest) que les "sanctions de l'Union africaine" (UA) visant les dirigeants du pays "ne sont pas et ne seront pas effectives". "Les sanctions de l'UA ne sont pas et ne seront pas effectives", a déclaré le général, devant la presse, peu après avoir annoncé qu'il se porterait candidat à l'élection présidentielle anticipée du 6 juin prochain. "Même si 50 cinquante pays africains, et non pas les 15 du Conseil de paix et de sécurité (CPS de l'UA), décident de ces sanctions, rien ne changera la donne", a-t-il ajouté. "Ceux qui cherchaient à l'extérieur à nous imposer des sanctions se sont finalement fatigués, ils se rendent compte que c'est inutile. C'est plutôt aux Mauritaniens qu'il faut s'adresser pour chercher la solution" à la crise, a-t-il affirmé. Pour rappel, le 5 février, le CPS de l'UA a décidé d'adopter des sanctions contre les nouveaux dirigeants. Il s'agissait notamment de l'interdiction de voyager et du gel des avoirs des principales personnalités au pouvoir. Puis, le 24 mars, le CPS a réaffirmé qu'il prendrait "des sanctions à l'égard des gens au pouvoir, civils et militaires" impliqués dans le "renversement du régime", en assurant que la liste nominative des personnes visées serait établie "dans un délai d'un mois". R. I./Agences