Des problèmes de gouvernance et de corruption continuent à affecter l'environnement des affaires, observent les auteurs du document. La croissance économique a légèrement progressé en 2008 pour s'établir à 3,3% en 2008, contre 3% en 2007 ; elle est restée toutefois inférieure aux prévisions, du fait notamment d'une baisse de la production et des exportations d'hydrocarbures. C'est ce que relève l'OCDE dans ses dernières “Perspectives économiques en Afrique”. La progression du crédit à l'économie à moyen et à long terme et celle de la demande de crédit par les entreprises privées confirme cependant les signes d'une bonne croissance du PIB hors hydrocarbures. Elle a atteint 6,1% en 2008. “La croissance reste en grande partie tributaire de la production d'hydrocarbures et des dépenses publiques d'investissement, ce qui l'expose à un retournement brutal des cours pétroliers mondiaux et, corrélativement, à la baisse des revenus de l'Etat, dont l'essentiel provient de la fiscalité pétrolière”, relève le document. La bonne tenue des secteurs des services, des infrastructures, du secteur bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH) et, à un degré moindre, de l'industrie, explique néanmoins le renforcement de la croissance en 2008. “L'économie algérienne reste dominée par le secteur des hydrocarbures, qui a représenté en 2008 près de 46,7% du PIB et 97,5% des recettes d'exportation”, lit-on dans le document. Le rapport indique que les réserves en hydrocarbures du pays demeurent importantes, soit 43 milliards de barils équivalents pétrole (BEP) pour le pétrole et près de 5 000 milliards de mètres cubes pour le gaz. L'effondrement brutal des cours mondiaux du brut depuis juillet a fait chuter en 2008 les recettes d'exportation des hydrocarbures de près de 2 milliards de dollars (78,2 milliards de dollars contre 80 milliards prévus). “Conjuguée à la chute des cours mondiaux et à la stagnation de la production pétrolière, la baisse par Sonatrach de 200 000 barils/jour de sa production pour respecter son quota Opep affectera mécaniquement les recettes d'exportation, qui devraient chuter à 38,3 milliards de dollars en 2009 dans l'hypothèse d'un prix moyen du baril de 50 dollars”, souligne le document. Le rapport estime que la facture des importations de biens alimentaires risque de s'alourdir encore en 2009, après son record de plus de 8 milliards de dollars en 2008, “ce qui ne sera pas sans conséquences sur les finances publiques du pays compte tenu du poids des subventions aux produits de première nécessité consenties par l'Etat pour préserver le pouvoir d'achat de la population”. Le document note que malgré l'aisance financière et la bonne tenue des principaux agrégats, des secteurs comme l'industrie hors hydrocarbures et, à un degré moindre, l'agriculture, ne contribuent encore que faiblement au PIB. “En dépit des investissements consentis dans les ressources humaines, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accroître les compétences dont le pays a besoin pour asseoir les conditions d'un développement soutenu et résorber le chômage qui reste élevé, notamment parmi les jeunes diplômés”, estime le rapport. En termes d'investissements directs étrangers (IDE), le document indique que l'Algérie n'a attiré en 2008 que 1,5 milliard de dollars, principalement dans le secteur des hydrocarbures, contre 1,37 milliard en 2007. “Ces flux restent toutefois modestes par rapport au potentiel du pays, en raison d'un cadre juridique et réglementaire des affaires qui, malgré les réformes mises en œuvre, reste à améliorer”, lit-on dans le document. Les difficultés d'accès au crédit, les lourdeurs pour la création d'entreprises et l'exécution des contrats où les procédures d'octroi de permis de construire pèsent toujours sur le secteur privé, notamment les PME. “Des problèmes de gouvernance et de corruption continuent à affecter l'environnement des affaires, malgré l'adoption en 2006 d'une loi de lutte contre la corruption et d'un dispositif de déclaration du patrimoine des grands commis de l'Etat et des responsables des partis politiques”, souligne le rapport. La réforme du système financier constitue la pierre angulaire des réformes devant assurer au pays une intégration avantageuse dans l'économie régionale et mondiale et améliorer le climat des affaires. Alors que le rapport de l'OCDE estime que les réserves en hydrocarbures du pays demeurent importantes, soit 43 milliards de barils équivalents pétrole (BEP) pour le pétrole et près de 5 000 milliards de mètres cubes pour le gaz, le président-directeur général de Sonatrach a affirmé récemment sur les ondes de la Radio nationale que les réserves prouvées de l'Algérie en gaz et en pétrole atteignent quelque 40 milliards de barils “dont seulement une petite partie est exploitée par Sonatrach et ses associés”. “Ces réserves sont appelées à augmenter à la faveur de l'énorme programme d'investissement consenti par Sonatrach et ses associés dans l'exploration pétrolière”, avait annoncé M. Mohamed Meziane. Rien que pour l'année 2009, Sonatrach et ses associés vont investir un montant de 1,5 milliard de dollars dans l'exploration contre seulement 300 à 400 millions durant les années précédentes. Par ailleurs, il a fait savoir que les capacités de production de pétrole dont dispose l'Algérie actuellement sont estimées à 1,45 million de barils/jour mais sa production effective est de 1,2 mbj en raison de l'application des décisions de réduction de la production décidées par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). En matière de recettes l'Algérie a engrangé plus de 13 milliards de dollars de recettes pétrolières, engrangées entre janvier et avril 2009. Contrairement au chiffre de l'OCDE qui affirme que l'Algérie n'a attiré en 2008 que 1,5 milliard de dollars, la Banque d'Algérie, a annoncé, il y a seulement quelques jours que le montant des investissements directs étrangers nets engagés en Algérie a enregistré une hausse en 2008 pour s'établir à 2,31 milliards de dollars. Les chiffres de la Banque d'Algérie sont plus crédibles.