Après un bref ralentissement, marqué par les effets néfastes de la crise financière mondiale, la croissance économique des pays sub-sahariens devrait rebondir durant cette année. Les prévisions du FMI situent la progression de la production de ces pays, à plus de 4% durant l'année 2010, alors qu'elle a été établie à 2% en 2009. Selon le rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales, la tendance est désormais à la hausse pour l'avenir, puisqu'il stipule que le taux de croissance pour 2011 est évalué par le même organisme à 5,75% la région sub-saharienne. "Pour autant que l'économie mondiale continue de s'améliorer, la croissance devrait continuer de s'accélérer dans la région pour atteindre 5.75 % en 2011. Autrement dit, la croissance devrait rebondir dans la plupart des pays subsahariens tout en restant légèrement inférieure aux niveaux atteints au milieu de la décennie 2000" précise la même source. Le document relève que la résistance de ces pays aux effets négatifs de la crise financière mondiale revient à la bonne santé relative des pays de la région au milieu de la décennie 2000 et aux politiques macroéconomiques qu'un grand nombre d'entre eux ont menées. Les recettes d'exportation ont aussi bénéficié du rebond rapide de l'activité économique mondiale et des marchés des produits de base, à la suite de la crise financière mondiale. Ainsi, les pays subsahariens qui ont été touchés par la crise financière mondiale sont les pays à revenu intermédiaire et les pays exportateurs de pétrole, qui sont intégrés plus étroitement à l'économie mondiale. Par contre, les pays à faible revenu de la région ont assez bien résisté au ralentissement mondial, et quelques Etats fragiles ont, en fait, vu leur croissance s'accélérer légèrement en 2009. En outre, les entrées de capitaux privés ont été moins perturbés qu'ailleurs. Le document souligne que cette situation est, en grande partie, imputable à la prédominance de l'investissement direct étranger en Afrique subsaharienne par rapport aux autres formes de capitaux privés. Les envois de fonds des travailleurs expatriés n'ont aussi que légèrement diminué, et les flux de financement officiels ont augmenté en réponse à la crise. Néanmoins, les pertes d'emplois et la réduction des postes de travail ont touché des millions de ménages. Etant donné que les systèmes publics de protection sociale sont quasiment inexistants, tant l'impact monétaire que les conséquences non monétaires à longue échéance des pertes d'emplois ont été fort graves. Maintien des dépenses de santé et d'éducation L'accroissement des dépenses de santé et d'éducation en Afrique subsaharienne durant la période qui a précédé la crise s'est maintenu en 2009, malgré les effets du ralentissement de l'activité dans le monde, selon le même rapport du FMI. La valeur médiane des dépenses de santé et d'éducation a été supérieure aux niveaux de la période 2006-2007 pour tous les pays et en particulier dans les Etats fragiles où elles ont sensiblement augmenté, souligne le document. Le rapport précise qu'en 2009 les dépenses publiques d'investissement, de santé et d'éducation se sont accrues dans tous les pays exportateurs de pétrole, les pays à faible revenu et les États fragiles. Toutefois, dans les pays à revenu intermédiaire, le niveau médian des dépenses de santé et d'éducation a légèrement fléchi en 2009, bien que les niveaux des dépenses d'investissement soient restés généralement stables. Ainsi, les dépenses de santé et d'éducation ont été préservées dans la plupart des pays en 2009, alors qu'elles ont représenté en moyenne, environ 5,5 % du PIB en 2006-2007 et ont atteint près de 7% en 2008, soit presque le tiers de la totalité des dépenses primaires de la région. Les pays à revenu intermédiaire sont ceux où ces dépenses ont été le plus élevé en 2006-2007, avec près de 8% du PIB, tandis que les pays exportateurs de pétrole sont ceux qui y ont consacré le moins de ressources avec 3% du PIB. Par ailleurs, le rapport révèle que si la reprise de l'économie mondiale confirme, les taux de croissance en Afrique subsaharienne devraient retrouver des niveaux proches de ceux d'avant la crise dans la plupart des pays.