Lors de leur réunion le 15 septembre à Porto au Portugal, les partenaires méditerranéens ont convenu de continuer leurs discussions sur le déficit budgétaire et la dette publique ; l'amélioration de l'environnement économique, la promotion de l'intégration économique, et une meilleure gouvernance. Les ministres ont convenu de créer un réseau euro-méditerranéen d'experts en finances publiques afin de mettre en commun les expériences et les meilleures pratiques en matière de politique budgétaire. Les partenaires méditerranéens ont convenu que plusieurs domaines suivants méritaient une attention particulière : la poursuite de la réduction des déficits budgétaires et de la dette publique, l'amélioration de l'environnement économique et notamment de l'indépendance et l'efficacité des tribunaux en ce qui concerne l'application contraignante des contrats, la promotion de l'intégration économique, des échanges commerciaux et des investissements économiques intrarégionaux, notamment par des infrastructures et une convergence des réglementations, et une meilleure gouvernance, notamment par une responsabilisation accrue du secteur public et la lutte contre la corruption. La 3e conférence ministérielle euroméditerranéenne a permis d'échanger des expériences sur la manière d'augmenter le potentiel de croissance et la création d'emplois. Les ministres des Finances ont également convenu de créer le réseau euroméditerranéen d'experts en finances publiques afin d'échanger les meilleures pratiques en matière de politique budgétaire saine, une condition nécessaire à l'amélioration des performances économiques. Les partenaires méditerranéens représentés étaient l'Algérie, l'Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie, la Cisjordanie et Gaza. La Turquie était également représentée. Les entretiens des ministres ont essentiellement porté sur les finances publiques et les réformes économiques ainsi que sur la manière de créer des marchés financiers efficaces. C'est la première fois que la conférence euroméditerranée a lieu immédiatement après le conseil Ecofin informel et au même endroit que celui-ci. La croissance économique dans les pays méditerranéens partenaires a augmenté en 2006 pour s'établir à 4,8%, soit la quatrième année successive où la croissance est nettement supérieure à 4%; le taux de chômage officiel, bien que toujours élevé puisqu'il dépasse 12%, a baissé pour la deuxième année consécutive; l'inflation reste maîtrisée, avec un taux avoisinant 4%; enfin, les investissements directs étrangers ont fortement augmenté, partiellement du fait des importants excédents pétroliers des pays exportateurs de pétrole. Des progrès ont été accomplis en matière d'assainissement budgétaire. Toutefois, la dette publique et les déficits élevés continuent à représenter une menace pour la stabilité macroéconomique. En outre, ils pèsent sur la politique monétaire, augmentent la vulnérabilité aux chocs externes et limitent les possibilités de dépenses dans des domaines susceptibles d'apporter de la croissance, de créer des emplois et de réduire la pauvreté. À cet égard, et comme en Europe, les systèmes et les institutions budgétaires doivent être réformés afin d'améliorer les résultats budgétaires et d'augmenter l'efficacité et la transparence de l'intervention publique. L'UE apporte une aide importante, notamment financière, par l'intermédiaire du processus de Barcelone renouvelé et de la politique européenne de voisinage. Cette dernière fait sortir les relations euroméditerranéennes du cadre traditionnel des échanges et de la coopération pour lui substituer une intégration économique plus poussée, y compris en offrant la perspective d'une participation au marché intérieur de l'UE. L'aide financière apportée par l'UE à la région a été d'environ 2,8 milliards d'euros sur la période 2003-2006. Cette aide est apportée par l'intermédiaire du programme MEDA et de la FEMIP, qui finance annuellement des projets à hauteur de 2 milliards d'euros au total. Au titre des perspectives financières 2007-2013 de l'UE, les montants affectés à l'instrument européen de voisinage et de partenariat sont de 12 milliards d'euros, soit une augmentation de 45% par rapport aux montants actuellement disponibles pour les pays du sud de la Méditerranée et d'Europe orientale.