À qui la faute ? À l'opérateur historique qui a laissé faire ? À l'Eepad dont probablement le non-paiement dans les délais échus lui convenait ? Les deux à la fois, en laissant s'accumuler les créances, sont aujourd'hui responsables devant la colère des internautes qui ont été impliqués, malgré eux, dans un conflit qui ne les regarde pas. Alors qu'Algérie Télécom a décidé de rétablir la connexion à l'Eepad, suspendue pour non-paiement d'une dette de pas moins de 260 milliards de centimes, le ministre en charge du secteur a marqué un soutien franc à l'opérateur historique en rappelant les instructions du gouvernement quant à la nécessité voire l'exigence du recouvrement des créances impayées. Une bonne nouvelle pour les internautes déconnectés. Mais jusqu'à quand ? L'Eepad payera-t-elle ses dettes dans une semaine, selon l'ultimatum lancé par AT ? Dans le cas contraire, que se passerait-il ? Mais en attendant, il est vrai que toutes les éventualités sont possibles y compris la liquidation de l'entreprise, même si Harzallah répond par un niet catégorique. Il faudrait se poser alors la question de savoir comment on en est arrivé là et comment l'opérateur historique a laissé traîner des dettes jusqu'à atteindre des sommes faramineuses de plus de 260 milliards de centimes pour ensuite réagir en ayant recours à des options radicales. À qui la faute ? À l'opérateur historique qui a laissé faire ? À l'Eepad dont probablement le non-paiement dans les délais échus lui convenait ? Les deux à la fois, en laissant s'accumuler les créances, sont aujourd'hui responsables devant la colère des internautes qui ont été impliqués, malgré eux, dans un conflit qui ne les regarde pas. Se pose ensuite l'autre question. À quoi sert l'Autorité de régulation des postes et télécommunications, l'ARPT censée être le tribunal des télécoms ? Il faut dire qu'après avoir été incapable de gérer les opérateurs de téléphonie mobiles, en acceptant pour les uns ce qu'elle refuse pour les autres, l'ARPT qui a été sollicitée dans le conflit opposant AT à l'Eepad en vue de trancher sur le dossier des créances, n'a pas rendu publique sa décision. Alors qu'elle est chargée d'intervenir en cas de conflit, de fraude ou de dépassement d'où qu'ils viennent, l'ARPT vient de prouver les limites de son rôle de régulateur. Reste la problématique de la gestion des affaires de l'Etat. Cette crise, qui n'est pas censée exister si les échéances étaient respectées quotidiennement et mensuellement, nous renvoie à ce décalage qui continue de pourrir la vie des Algériens, qui une fois endettés, sont sommés d'honorer au jour précis leurs créances. À défaut, leurs biens sont saisis en plus des pénalités. Mais là, la question relève d'un tout autre registre. S. T.