L'opérateur historique a décidé de rétablir le service connexion au profit de l'Eepad tout en établissant un échéancier pour le paiement des créances. La raison a pris le dessus. Algérie Télécom vient de fixer au provider privé, Eepad, un ultimatum pour honorer ses redevances estimées à 2,6 milliards de dinars. «La date butoir est fixée au 26 du mois en cours», a affirmé le P-DG d'Algérie Télécom, Moussa Benhamadi. Au terme de ce délai, AT procédera à la suspension définitive de ses prestations au profit de l'Eepad jusqu'au règlement intégral de l'ensemble des sommes à terme échu. La genèse de ce bras de fer remonte au 9 mai dernier lorsque l'opérateur historique avait décidé de suspendre ses prestations de service (connexion) au profit du provider auquel il réclamait le paiement de ses arriérés. De ce fait, 87.000 internautes se sont vus privés de connexion. Auparavant, et dans un communiqué de presse, la direction générale d'Algérie Télécom a relevé tous les manquements aux obligations contractuelles de l'opérateur privé et sa responsabilité dans ces conflits, et ce, à plus d'un titre. En effet, depuis la suspension opérée mercredi de la connexion Adsl à tout le parc Internet de Eepad, les accusations fusent de part et d'autre, et AT a tenu à mettre une fois pour toutes un terme à toute cette cacophonie. «Les créances d'AT sur Eepad étaient déjà de 1,5 milliard de dinars avant la baisse décidée sur le tarif public d'Internet, contrairement aux déclarations du premier responsable de la société Eepad», pouvait-on lire sur ce document qui ajoute que ce même responsable «essaie d'introduire des confusions entre paiements de ses dettes et baisse de tarif en abusant de la crédulité de ses clients et de l'opinion publique générale». Allusion faite au raz-de-marée médiatique provoqué par Nouar Harzallah autour de cette affaire. Aussi, l'opérateur public est revenu sur les raisons qui l'ont poussé à appliquer cette décision. Il explique que suite à une demande de paiement de créances adressée à l'ensemble des débiteurs concernés, certains ont accepté de payer et d'autres, dont la société Eepad, ont demandé un échéancier étalé sur une période relativement longue. Cette dernière a alors obtenu un échéancier de paiement qui lui a été accordé par AT. En outre, un accord de paiement a été signé par les deux parties et paraphé le 13 avril de l'année en cours et dont la première échéance débutait le 5 mai pour un versement de 430 millions de dinars, suivie par des versements mensuels de 50 millions de dinars. A l'échéance du 5 mai, aucun versement n'a été effectué par le fournisseur d'accès à Internet, relève le même document. Devant cet état de fait, Algérie Télécom a suspendu ses prestations de services après une mise en demeure. La connexion n'a été rétablie que quatre jours plus tard, soit le 9 mai, après que le P-DG de l'Eepad se soit engagé à respecter l'échéancier fixé et ce, au plus tard le 13 mai. Le jour J, et dans l'incapacité d'honorer ses engagements, le P-DG de Eepad s'est présenté à la direction d'Algérie Télécom pour demander un délai supplémentaire. En vain. Il lui a été alors signifié qu'il avait jusqu'à 15 heures pour remettre le chèque avec le montant prévu dans l'échéancier. A 16 heures, point de chèque: la suspension est prononcée. Depuis, les responsables de l'Eepad ne se sont plus manifestés auprès d'AT selon ce communiqué. Réagissant à ce show médiatique, le ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la communication, Hamid Bessalah, et néanmoins président de l'assemblée générale d'AT, a indiqué hier qu'une instruction a été donnée à Algérie Télécom (AT) de recouvrer l'ensemble de ses créances. «Algérie Télécom a engagé une opération dans le but de récupérer et recouvrer ses créances sans porter préjudice aux usagers de l'Internet». Il a ajouté qu'AT entretient des «relations commerciales» avec les ISP (Internet Service Provider) dont Eepad.