L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications mène depuis le début du conflit une médiation pour trouver une solution. La responsable de la communication de l'Arpt, Tefridj Amel, a estimé hier que Algérie Télécom a agi de manière précipitée dans le conflit qui l'oppose au provider privé Eepad en privant d'accès à Internet quelque 35.000 abonnés du provider. Cette responsable au niveau de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications a déclaré: «Ce qui aurait été souhaitable, c'est que Algérie Télécom attende la fin de l'action de médiation conduite par l'Arpt depuis le début du conflit, d'où notre surprise de la voir prendre cette décision.» Et d'ajouter: «AT aurait dû au moins penser aux abonnés de l'Eepad». Jointe hier par téléphone, Mme Tefridj a également indiqué qu'«une correspondance a été transmise à Algérie Télécom pour signifier que l'action de médiation est toujours en cours». Le conflit a éclaté au mois de mai dernier lorsque l'opérateur historique a décidé de suspendre ses prestations de service (connexion) au profit du provider auquel il réclamait le paiement de ses arriérés qui étaient à l'époque d'un montant de 2,6 milliards de dinars. De ce fait, 87.000 internautes selon le président-directeur général de l'Eepad et 38.000 selon celui de AT, se sont retrouvés privés de connexion. Depuis cette première suspension de la connexion Adsl à tout le parc Internet de l'Eepad opérée le 9 mai dernier, les accusations ont fusé de part et d'autre, et AT a tenu à mettre une fois pour toutes un terme à cette cacophonie. L'opérateur public est alors revenu sur les raisons qui l'ont poussé à appliquer cette décision. Il avait expliqué que suite à une demande de paiement de créances adressée à l'ensemble des débiteurs concernés, certains ont accepté de payer et d'autres, dont la société Eepad, ont demandé un échéancier étalé sur une période relativement longue. Eepad a alors obtenu un échéancier de paiement qui lui a été accordé par AT. En outre, un accord de paiement a été signé par les deux parties et paraphé le 13 avril de l'année en cours et dont la première échéance débutait le 5 mai par un versement de 430 millions de dinars, suivie par des versements mensuels de 50 millions de dinars. A l'échéance du 5 mai, aucun versement n'a été effectué par le fournisseur d'accès à Internet. Devant cet état de fait, Algérie Télécom a suspendu ses prestations de services après une mise en demeure. La connexion n'a été rétablie que quatre jours plus tard, soit le 9 mai, après que le P-DG de l'Eepad se soit engagé à respecter l'échéancier fixé et ce, au plus tard le 13 mai. Le jour J, et dans l'incapacité d'honorer ses engagements, le P-DG de l'Eepad s'est présenté à la direction d'Algérie Télécom pour demander un délai supplémentaire. En vain. Il lui a été alors signifié qu'il avait jusqu'à 15 heures pour remettre le chèque avec le montant prévu dans l'échéancier. A 16 heures, point de chèque: la suspension a été prononcée. Le ministre de la Poste avait alors procédé à l'installation d'une commission chargée de trouver une issue favorable à ce conflit. Soucieux de l'intérêt général des Algériens et conscient de son rôle de promoteur des technologies de l'information et de la communication en Algérie, AT avait ensuite offert une dernière chance à l'Etablissement de l'enseignement professionnel à distance pour honorer ses échéances en rétablissant la fourniture du service jusqu'au 26 mai. La date butoir expirée, AT n'avait pas opéré de coupure dans le souci de ne pas sanctionner les usagers jusqu'au mardi 1er septembre, lorsqu'elle a suspendu l'accès à Internet à minuit. Depuis, pas moins de 38.000 abonnés et 16.000 cybercafés sont privés de connexion à Internet.