Antennes relais, bornes Wi-Fi et téléphones portables sont autant d'émetteurs récepteurs d'ondes électromagnétiques dont la dangerosité, hypothétique soit-elle, sur la santé humaine mais aussi animale, inquiète tous ceux qui y sont exposés. En Algérie, ces questionnements ne sont pas à l'ordre du jour. Jusque-là, aucune étude épidémiologique n'a abouti ni n'a formellement établi un quelconque rapport direct entre l'apparition de certaines maladies telles que les cancers, voire des tumeurs au cerveau et le rayonnement, à haute fréquence notamment. Le lien de cause à effet faisant défaut, il n'en demeure pas moins que l'exposition à ces ondes inquiète de plus en plus et en premier, les utilisateurs du téléphone portable qui se posent la légitime question de savoir si réellement risque il y a. À travers le monde, il n'existe pas encore de normes établies pour déterminer que l'être humain ne peut pas supporter un niveau de fréquence d'une certaine intensité en kilos, méga ou gigahertz ou encore une puissance milliwatts, watts ou kilowatts nous apprend un responsable d'une institution nationale chargée des fréquences. " Il est vrai que beaucoup de pays se penchent sur la question, que d'autres ont créé des commissions internes pour étudier le phénomène, certains en sont arrivés à limiter les émissions à 300 mètres, etc. Toutefois, au niveau de l'Union internationale des télécommunications il n'existe pas d'approche particulière, idem au niveau des organisations liées aux télécoms. En revanche, les gens en parlent beaucoup et ont peur, il est à mon sens, trop tôt pour se prononcer. En Algérie, comme ailleurs, il n'existe aucune disposition particulière ", souligne notre interlocuteur. Or, en Europe, la chasse aux ondes est bien réelle. C'est déjà le cas en Suède où l'Etat prend en charge les personnes souffrant d'une intolérance aux ondes et de diverses affections (migraines,…) mais également, en France où les habitants d'un arrondissement parisien ont réussi à interdire l'installation d'antennes relais dans leur quartier. En Algérie, la préoccupation est d'ordre environnemental et reste liée à la pollution visuelle. Quant à ce qui pourrait être assimilé à une quelconque forme d'indemnisation, l'on a appris qu'il s'agit d'un simple rapport commercial reposant sur la location du lieu ou de l'espace pour l'installation des antennes relais et des bornes Wi-Fi sur les terrasses des immeubles, sur les toits de maisons individuelles, etc. Notre interlocuteur précise par ailleurs que " depuis 2007, se référant à l'article 7 du décret exécutif relatif aux sites hauts et définissant ces modalités, l'Agence nationale des fréquences (ANF), avant de donner l'accord pour installer les BTS (Basic transmission station), le wali est saisi en vue de fournir à l'administration concernée un avis motivé. En cas d'avis défavorable,pour toute raison: si les installtions en qustion se font à proximité d'une école par exemple, d'un équipement cultuel ou sur un château d'eau, l'opérateur des télecommunications concernées se voit signifier dans le cas échéant un refus d'installtion". Dans une récente étude publiée dans la revue Sciences et Vies, il a été démontré que les ondes électromagnétiques ont bel et bien " phagocyté " notre cerveau. Dans la rue, dans un taxi, chez-soi, en ville ou à la campagne, l'exposition et des émissions varient en fonction du lieu, de la durée et de la proximité de l'individu. Du téléphone sans fil, au poste de radio en passant par le micro-ordinateur et le four à micro-ondes, le champ électromagnétique varie selon la source d'émission. Si d'emblée ce sont les hautes fréquences qui ont préoccupé jusque-là les chercheurs, notre interlocuteur a tenu à préciser que les basses fréquences (inférieures à 100KHZ) ne seraient alors pas moins dangereuses, contrairement à ce que l'on serait tenté de penser. Ces dernières font, à juste titre, l'objet d'une étude en cours lancée par la Direction générale de la santé française. Or, l'étude épidémiologique qui suscite le plus d'intérêt est sans conteste celle lancée en 1998 par l'Organisation mondiale de la santé (l'OMS) au niveau de 13 pays. Interphone (c'est le nom donnée à l'étude en question, ndlr) implique une cinquantaine d'experts internationaux et porte sur l'analyse de 6 600 cas de tumeurs de la tête et a pour objectif de démonter les effets des téléphones portables sur la santé, selon Sciences et Vies, qui précise que la publication des résultats est reportée sine die pour des raisons probablement liées à la divergence des avis des experts. L'Algérie ne fait pas partie des pays retenus par l'OMS. Il semble que l'Organisation mondiale de la santé a choisi des pays échantillons sur les 198 par rapport à " l'ancrage spatio-temporel " du téléphone portable. Concernant ce dernier, notre interlocuteur récuse le fait que le mobile soit incriminé en premier. " Le GSM fonctionne avec des milliwatts et des microwatts. En comparaison avec les stations de télédiffusion algériennes par exemple qui peuvent aller jusqu'à quelques kilowatts…! S'il ya réellement danger, les gens habitant les localités avoisiantes aux antennes auraient dû mourir depuis longtemps déjà sachant que ces stations existent depuis une cinquante d'années ! " argue-t-il. À la question de savoir si les inquiétudes sont fondées et s'il faut finalement avoir peur, l'on nous apprend, qu'il est aujourd'hui opportun que le ministère de la Santé se penche sérieusement, sur ce dossier et songe à créer une commission idoine. En attendant, il y a des comportements à adopter sachant qu'il ne s'agit pas que de la valeur de la fréquence mais aussi de sa puissance. Le kit main libre ne fait à ce propos, pas l'unanimité jusqu'à littéralement susciter le scepticisme de certains techniciens en télécoms. Selon l'autorité de régulation, l'Algérie compte 25 millions d'utilisateurs – le marché ne tardera pas à être saturé - auxquels il est aujourd'hui important d'expliquer que " même en veille , pendant la recherche d'une antenne, l'émission est à son maximum,…". Finalement, même s'ils ne sont pas encore déterminés ni évalués, les risques sanitaires restent soumis aux dures lois de la probabilité.