“Un dispositif spécial a été mis en place par le ministère de l'Agriculture pour cette campagne de moissons et de battage”, selon Rachid Benaïssa qui s'exprimait, hier, lors de l'ouverture du séminaire régional à Constantine. 58 groupes mobiles vont être installés cette année pour gérer le problème des pannes des moissonneuses-batteuses. Pour la même occasion, pas moins de 333 points de stockage ont été arrêtés pour la bonne réussite de la collecte à l'est du pays. Concernant le transport de la récolte, 235 camions, d'une capacité de 20 tonnes et 60 autres de 10 tonnes sont mobilisés et seront assujettis à un système de rotations. Notons qu'une commission est sur les lieux, depuis le mois d'avril dernier, pour vérifier la qualité et de la production et du travail des agriculteurs. Ce nouveau dispositif va permettre la création de 3 000 postes de travail pour des agents saisonniers. Pour la wilaya de Constantine, selon les prévisions des agriculteurs, la récolte de cette année est estimée à 1 million 400 quintaux. Par ailleurs, un concours du meilleur agriculteur et un autre de la meilleure récolte pour les CLSS, seront lancés. La veille, lors de sa visite de travail effectuée dans la wilaya de Mila, Rachid Benaïssa, a été interpellé par de nombreux cultivateurs et éleveurs de la région sur les contraintes qu'ils rencontrent sur le terrain. Celles-ci vont de la vétusté du parc de machines agricoles, au manque des engrais en passant par les spéculations que connaît la filière avicole, l'insuffisance des subventions de l'Etat et la défaillance des exploitations agricoles aussi bien individuelles que collectives ( EAI et EAC). En effet, lors de la séance de travail organisée au siège de la wilaya, au terme de son périple dans cette région à vocation agricole par excellence, l'un des intervenants a mis l'accent sur le pénalisant problème constitué par la vétusté et le manque de matériel agricole sur le territoire de la wilaya : “Ce problème est devenu un véritable frein pour le développement de l'agriculture. Aussi souhaiterait-on qu'un plan pour le renouvellement du parc du matériel agricole soit mis en place dans les meilleurs délais”, dira-t-il. Pour les agriculteurs activant dans le créneau de la multiplication du blé de semence, c'est surtout le manque d'engrais et la faiblesse des aides de l'Etat qui étriquent leur activité. “À présent, notre production, dans le meilleur des cas, ne dépasse pas les 20 quintaux à l'hectare, faute d'engrais. Si on pouvait obtenir la quantité nécessaire en temps opportun, on pourrait facilement atteindre le seuil des 40 quintaux de blé de semence à l'hectare”, expliquera, pour sa part, un producteur. Le ministre fera savoir que la rareté des engrais est motivée par des considérations sécuritaires en promettant que l'approvisionnement est en passe de connaître de grandes améliorations à la faveur de l'amélioration de la situation sécuritaire. D'autre part, le représentant du gouvernement révèle que la gestion des terres des défuntes coopératives agricoles sera assurée, désormais, par des Sociétés civiles d'exploitations agricoles (SCEA), dont la création est explicitement mentionnée dans le texte de loi 87-19. Concernant l'instabilité incongrue de la filière avicole et tous les problèmes qu'elle draine depuis une année, Benaïssa estimera que “ce dossier complexe, eu égard au nombre d'intervenants, ne peut connaître son épilogue que par l'ouverture d'un débat au sein du conseil national interprofessionnel de la filière agricole, car les palliatifs décrétés, à savoir l'exonération de la TVA sur les aliments de bétail n'a pas amélioré les prix des viandes blanches, bien au contraire!” L'orateur fera savoir que son secteur, en vertu d'une approche politique toute nouvelle, sera dans un proche avenir celui qui structure toute l'économie nationale afin de prémunir le pays d'éventuelles crises alimentaires comme celle qui a sévi dans le monde en 2007 et 2008.