Hier matin, les gardes-côtes, relevant de la façade maritime ouest, ont intercepté deux groupes distincts de harragas, soit en tout 45 personnes qui se trouvaient à quelque 18 miles au nord de Cap-Falcon, avons-nous appris auprès de la cellule d'information des gardes-côtes d'Oran. Dans l'après-midi d'hier, les gardes-côtes ne détenaient pas encore à leur disposition l'ensemble des informations relatives à cette tentative d'émigration clandestine de jeunes Algériens, leur audition par les services de sécurité se poursuivant toujours. Néanmoins, l'on nous signale que c'est un patrouilleur des gardes-côtes, la vedette 347, qui a poursuivi les harragas avant de pouvoir les intercepter. Un premier groupe de 21 jeunes, tous originaires de Tiaret, dont un mineur, se trouvait dans une première embarcation pneumatique, tandis que le second groupe de 24 personnes originaires de Relizane avait pris place sur une autre embarcation. Ce sont là deux wilayas qui ont connu durant la décennie noire des actes abominables poussant la population à fuir leurs maisons, leurs biens pour trouver refuge ailleurs. Deux régions où le développement est à l'arrêt, où le chômage sévit fortement, accentuant la malvie et les difficultés sociales pour l'ensemble de la population et les jeunes en particulier. C'est sans aucun doute en s'appuyant sur ce ferment que des passeurs et des réseaux agissent pour proposer à des jeunes sans espoir et sans perspectives de tenter l'aventure par la harga. Car comment imaginer que de façon non concertée et organisée, des groupes aussi importants puissent se lancer ainsi en mer. Récemment un universitaire expliquait à Oran que “le phénomène des harragas n'est pas près de cesser”, la société n'a plus confiance, l'absence de liberté et de perspectives face au blocage de la société engendre de tels phénomènes.