Le secteur de la santé semble traverser une zone de turbulences. Après les hospitalo-universitaires, c'est au tour des psychologues du Snapsy de monter au créneau. Ils ont manifesté, hier, leur colère en organisant un rassemblement au niveau de la direction générale de la Fonction publique à El-Mouradia. Un sit-in qui a été empêché par les éléments de la Sûreté nationale. Malgré cette interdiction, une cinquantaine de fonctionnaires ont pu observer leur sit-in non loin de la direction générale de la Fonction publique, à l'abri des regards indiscrets. “C'est inconcevable de traiter l'élite de ce pays de cette manière et d'ignorer nos revendications. Il est où le dialogue que prêche le secrétaire général du ministère de la Santé ? La radicalisation de notre mouvement est devenue notre ultime recours”, a déclaré M. Kedach, secrétaire général du Syndicat national autonome des psychologues (Snapsy). Les motifs de la colère des psychologues se résument, selon le syndicat, à “la violation des pouvoirs publics du principe d'égalité dans le classement des qualifications et des diplômes nationaux et, notamment, le classement catégoriel des fonctionnaires ayant le même diplôme de licence bac+4”. Les syndicalistes réaffirment, pour leur part, leur attachement au classement catégoriel du psychologue à partir de la catégorie 13 en assurant une évolution de carrière jusqu'au doctorat. “Pourquoi cette disparité ? Que fait-on du principe d'égalité au sein la Fonction publique ?” se sont-ils interrogés. Le comble, de l'avis de nos interlocuteurs, c'est que le corps des psychologues ne bénéficie d'aucune indemnité, ni prime à même de rehausser les salaires. “Le problème des contractuels, au nombre de 161, et des 471 psychologues embauchés dans le cadre du pré-emploi fait penser à une marginalisation de la fonction du psychologue au sein de la santé publique”, s'indigne M. Kedach. Un ultime SOS vient d'être lancé, par les psychologues, pour sauver une profession en danger. “Notre profession est en quête de reconnaissance, bien qu'elle soit très demandée par la société algérienne. Nous ne comprenons pas pourquoi sacrifier cette fonction au détriment d'une population qui ne cesse de clamer notre aide”, a indiqué Mme Abid, psychologue clinicienne à l'hôpital Bachir-Mentouri, à Kouba. Les sit-in, qui ont débuté hier, sont considérés par le Snapsy, comme une action décisive pour l'aboutissement des revendications des psychologues. À travers ces actions, ils envisagent de faire pression sur les pouvoirs publics et, à leur tête, le ministre de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, qui n'a jamais tenu, selon le syndicat, ses promesses d'appliquer le statut particulier, comme il a été négocié en septembre 2008. De son côté, M. Kachou, secrétaire général du ministère de la Santé, a tenu à rassurer les différents syndicats qui menacent d'aller vers une grève en déclarant — lors de l'assemblée générale extraordinaire des hospitalo-universitaires avant-hier — que “des rencontres seront prévues à partir de la semaine prochaine avec tous les syndicats qui relèvent de la santé publique”.