“Nous avons décidé d'entrer en grève à compter du 30 mai, c'est l'ultime recours après avoir saisi le recteur et le ministre de l'Enseignement supérieur. Nous n'avons pas d'autre choix face à l'autoritarisme, l'arbitraire et l'abus de pouvoir caractérisé du doyen par intérim de la faculté d'architecture et de génie civil de l'Usto, nous demandons sa mise de fin de fonction et nous déposons une plainte contre lui au tribunal pénal ainsi que contre le recteur de l'université pour pression contre des délégués syndicaux !” Telle a été l'annonce du coordinateur de la section Cnes-Usto, hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège du syndicat pour expliquer les raisons de ce mouvement de protestation qui touchera les facultés d'architecture, de génie civil et d'hydraulique. Le délégué syndical énumérera alors la longue liste des dépassements et autres comportements arbitraires dont se rend coupable ce doyen. “Des retenus sur salaire de 150 000 DA contre des enseignants sous le faux prétexte qu'ils n'ont pas effectué leurs stages à l'étranger, alors qu'ils ont tous les documents attestant du contraire (compte rendu de stage, etc.), révocation d'enseignants sans la saisine de la commission paritaire, ponctions sur salaire pour des raisons farfelues, attitude discriminatoire contre des enseignants ayant observé des journées de protestation, et sans compter son manque d'éthique envers des collègues femmes, etc.” Le coordinateur rappelle que c'est encore à la faculté d'architecture qu'ont été annulés les résultats d'un concours de magistère, où figurait la fille de ce doyen, pour une suspicion de fraude dénoncée par les enseignants. Les syndicalistes se sont interrogés sur le silence au ministère de l'Enseignement supérieur qui a été saisi à maintes reprises sur tous ces dépassements graves, le bafouement quotidien de la réglementation et, ces derniers de déclarer : “L'on se demande qui au ministère joue les apprentis sorciers en ayant installé un doyen au passif déjà lourd et en le laissant ainsi impunément agir alors qu'il est tout simplement par intérim ; s'il n'a pas eu son décret de nomination, c'est que l'on sait au ministère que son dossier est noir, en fait, il s'agit d'un comportement revanchard à l'encontre d'enseignants qui revendiquent leurs droits et qui veulent maintenir leurs activités syndicales, un droit constitutionnel”. Par ailleurs, les délégués du Cnes et de l'Usto se sont dits très heureux d'apprendre que leur collègue de M'sila suspendu depuis un an sans salaire pour avoir publié une contribution dans la presse va être rétabli dans ses droits peu après que le Cnes-Usto ait lancé une pétition nationale en sa faveur et de rappeler alors que cette action se poursuit car de nombreux autres enseignants dans plusieurs universités du pays subissent cette sanction injustifiée.