De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Dans une conférence de presse organisée, hier, à l'université technologique d'Oran, le coordinateur de la section CNES-USTO, Kaddour Chouicha, a menacé de recourir à l'ONU si la justice algérienne ne parvenait pas à trancher dans le conflit opposant le syndicat des enseignants au recteur de l'université et au doyen par intérim de la faculté d'architecture et de génie civil : «L'Algérie a ratifié toutes sortes de pactes et de conventions internationaux de défense des droits de l'Homme qui permettent aux citoyens de saisir les instances internationales lorsque tous les recours ont été épuisés sans que le litige ou le conflit soit résolu», a expliqué Kaddour Chouicha, qui a indiqué que les enseignants du CNES «continuent de subir de nombreuses pressions de la part du rectorat». Le conférencier rappelle à ce propos que deux plaintes ont été déposées au niveau du tribunal pénal contre le recteur pour «atteinte au droit constitutionnel qui garantit l'exercice syndical», et contre le doyen par intérim de la faculté d'architecture et de génie civil pour «abus de pouvoir». «Cet homme a été installé à ce poste pour exécuter les basses besognes, dont les tentatives répétées pour casser le CNES», a estimé le responsable syndical tout en s'interrogeant sur la raison de la persistance de statut «d'intérimaire» après deux années à la tête de la faculté. D'ailleurs, les rapports entre le CNES et le doyen par intérim se sont envenimés et une grève illimitée sera lancée dès le lundi 30 mai à la faculté en question par la section du CNES : «Il est vrai que la situation est tendue dans l'ensemble de l'université mais, au niveau de la faculté d'architecture, le seuil de l'intolérable a été atteint», a encore ajouté le conférencier pour expliquer le fait que le mouvement de grève soit limité à cette seule faculté. Par ailleurs, sur un plan plus global, Kaddour Chouicha donne rendez-vous au 4 juin prochain pour faire le bilan de la pétition nationale lancée en faveur de la réhabilitation des enseignants universitaires sanctionnés pour avoir osé exercer leur droit syndical : «En ce moment, la communauté universitaire compte une soixantaine d'enseignants poursuivis en justice et 12 arbitrairement sanctionnés (révocations, suspensions, ponctions sur les salaires…). Si nous parvenons à atteindre un nombre de signatures correct, nous irons déposer la pétition sur le bureau du ministre de l'Enseignement supérieur.»