Les parents, organisés en comité provisoire, s'inquiètent pour la santé de leurs enfants. Des étudiants en médecine étaient, hier, à leur quatrième jour de grève de la faim. Ils ont passé la nuit de jeudi à vendredi, à la faculté d'Alger, avec la moudjahida Fatouma Ouzeguène. “On nous a chassés de la fac de médecine, ils ont appelé la police pour nous déloger. Nous avons alors décidé de venir ici à la fac centrale. C'est grâce à Mme Ouzeguène, si la police nous a laissés en paix. Mais, ce matin, les étudiants qui sont sortis pour acheter de l'eau n'ont pas pu nous rejoindre à l'intérieur de l'enceinte”, nous a expliqué une des étudiantes en grève, à travers la grille du portail, étant donné que le gardien a catégoriquement refusé de nous laisser entrer. Selon elle, le conflit remonte à octobre 2003, notamment après la constitution d'un comité d'action, Solidarité et médiation, comme représentant des étudiants auprès de l'administration universitaire et des pouvoirs publics. À partir de là, une plate-forme de 13 revendications a été élaborée pour l'ensemble des 8 600 étudiants de la faculté mixte de médecine et de pharmacie d'Alger. Parmi les points de revendications, figurent le réexamen et la révision de la moyenne de passage, et son alignement aux autres facultés de médecine du pays, ainsi que l'examen de synthèse, la demande de recours et la consultation des copies (examens, synthèse, rattrapage et session spéciale). “Je les soutiens, parce qu'ils ne demandent que leurs droits”, a indiqué Mme Ouzeguène, convaincue que la wilaya d'Alger, sinistrée depuis le tremblement de terre du 21 mai dernier, a été lésée par rapport à d'autres wilayas. La moudjahida a estimé qu'à partir du moment où il y a eu “décision politique” pour le règlement des problèmes des étudiants des zones sinistrées, celle-ci devrait inclure également le cas des étudiants d'Alger. Puis de promettre fermement de rester aux côtés des grévistes, chaque fois qu'ils le lui demanderont, notamment “lorsque la police sera là”. Nous avons également rencontré sur les lieux des parents d'étudiants, venus s'enquérir de l'état de santé des jeunes filles et des jeunes hommes. “Nous représentons les intérêts de nos enfants”, nous a confié l'un d'entre eux, qui s'est avéré être un des membres du comité provisoire des parents des étudiants sinistrés de 2e et de 3e années de médecine. D'après M. Henni Aïnouz, la plate-forme de revendications a été transmise aux différents responsables pédagogiques, y compris au ministère de l'Enseignement supérieur (MERS). Des démarches ont aussi été entreprises, depuis octobre dernier, par les étudiants et le comité des parents auprès du directeur des études des 2e et 3e années, du responsable du jury, du chef de département médecine, du doyen de la faculté mixte, du recteur de l'université centrale, des directions du MERS et du cabinet de la présidence de la République. “M. Drif, doyen de la faculté mixte de médecine-pharmacie a la sympathie du président Bouteflika”, nous a confié M. Aïnouz. Il a, en outre, affirmé qu'un certain M. Haouchine, directeur central des enseignements supérieurs, a récemment diligenté une commission d'enquête, dont les résultats ne sont toujours pas connus. Henni Aïnouz a néanmoins laissé entendre qu'une “réponse verbale” a été formulée par M. Haouchine, à savoir le maintien, par les enseignants, de la moyenne de passage de 9,75 sur 20. Alors que cette même moyenne de passage serait appréciée différemment dans les autres facultés de médecine du pays : 9 sur 20 pour les wilayas de Blida, Tizi Ouzou et Constantine ; 8,90 sur 20 pour Tlemcen et Sidi Bel-Abbès. Le représentant du comité des parents d'étudiants sinistrés n'a pas caché son inquiétude, quant à l'avenir des étudiants grévistes. “Les grévistes ne sont pas inscrits aux cours, et à ce rythme, ils sont menacés d'expulsion”, a soutenu M. Aïnouz. H. A.