Ce ne sont pas moins de deux cents personnes constituant la vingtaine de familles de retraités de la maïserie de Maghnia, qui pour la plupart ont plus d'une trentaine d'années de services au sein de cette entreprise, risquent aujourd'hui d'être jetées à la rue par le nouvel acquéreur de l'usine. “Après avoir licencié tout l'ancien personnel de l'entreprise qu'il a remplacé par une main-d'œuvre contractuelle, celui-ci convoite maintenant les chalets de l'ex-base-vie attenante à l'usine que nous occupons depuis la création de la maïserie et qui a l'origine avaient été construits pour héberger les ouvriers chargés du montage de l'usine, il y a maintenant trente ans”, nous font savoir les familles en question auxquelles nous avons rendu visite. “Ces chalets nous ont été attribués par la direction générale de l'Eriadh-SBA à titre de logements d'astreinte. Nos enfants et nos petits-enfants sont nés et ont grandi dans ces chalets, nous n'avons pas où aller et nous n'irons nulle part”, nous font part nos interlocuteurs. Lorsque ce partenaire s'est rendu acquéreur de l'usine, des conventions entre les travailleurs résidant dans l'ex-base-vie ont été établies concernant la cession des chalets à ses occupants. D'ailleurs au moment de la cession, l'assiette foncière de la base-vie n'était pas comprise dans le patrimoine immobilier de l'usine acquis par ce partenaire, nous révèlent nos retraités. De plus, précisent-ils, l'ex-base-vie se situe en dehors du périmètre de l'usine et son assiette foncière avait été séparée et délimitée de l'entreprise durant les années 1994 par une clôture bâtie en dur de plus de deux mètres de haut ceinturant le périmètre de la base dont l'accès se situe aujourd'hui à l'opposé de l'usine en bordure de la route reliant Maghnia à Sebra. “Ce n'est qu'après s'être rendu acquéreur de l'entreprise que le nouveau partenaire a commencé à convoiter l'assiette de nos logements et aujourd'hui, il nous poursuit en justice pour essayer de nous déloger l'un après l'autre en ayant le soin de faire le moins de bruit possible autour de cette affaire que la population maghnaouie n'hésite plus à qualifier de véritable hogra. Nous ne sortirons de nos foyers que les pieds devant, nous et nos enfants, et advienne que pourra”, déclarent fermement les familles rencontrées. La tension qui règne actuellement à l'intérieur de la base-vie croit de jour en jour et laisse présager un véritable drame social dans les jours à venir si aucune mesure n'est prise face à ce problème qui relève en grande partie du secteur social et ce, en vue de trouver une solution juste et équitable pour chacune de ces familles maghnaouies dont deux d'entre elles viennent de faire l'objet dernièrement d'une décision de justice ordonnant leur expulsion des logements occupés.. À cet effet, ces dernières interpellent les plus hautes instances de l'Etat afin qu'elles se penchent sur leur cas. Signalons en outre que ces mêmes de famille viennent de formuler une requête auprès de la Ligue algérienne pour la défense et la promotion des droits de la personne humaine (LADDH) de Maghnia.
