Certes, malgré les différentes campagnes d'analyses, les risques dus à des facteurs réels de pollution ne sont pas exclus, en attendant la réalisation d'un dispositif de traitement en amont des eaux à la fois ménagères et industrielles. Hammam Boughrara est le dernier né des barrages réalisés dans la wilaya de Tlemcen. Il est, avec ses 177 millions de m3 de capacité totale de retenue, le plus important ouvrage hydraulique de la région après Sidi Abdelli et Béni Bahdel. Ces trois ouvrages ont, en somme, un grand rôle à jouer dans la desserte en eau potable des villes situées dans le prolongement du couloir Tlemcen/Oran. Hammam Boughrara ne sera pas le dernier à être réalisé puisque d'autres projets existent. Avec Sekkak, la wilaya de Tlemcen comptera à l'horizon de l'année 2003, au total, cinq barrages. Aujourd'hui, au plan de l'hydraulique et de l'alimentation en eau potable des villes, un effort mobilisateur d'énergie et de moyens est entrepris en faveur de la dépollution des eaux des différents affluents de l'oued Mouillah convergeant vers le barrage de Hammam Boughrara dont, rappelons-le, la mise en eau s'est effectuée le 11 novembre 1998. Certes, malgré les différentes campagnes d'analyses, les risques dus à des facteurs réels de pollution ne sont pas exclus, en attendant la réalisation d'un dispositif de traitement en amont des eaux à la fois ménagères et industrielles. Faute de moyens, et souvent aussi de gestion efficiente et efficace, des process de production au niveau de certaines unités industrielles installées à Maghnia telles la maïserie ou le complexe des corps gras, les résultats tardent à venir. C'est un travail soutenu qui est alors mené pour analyser et relever en permanence les risques polluants. En effet, le bassin versant du nouveau barrage de Hammam Boughrara couvre une superficie estimée à près de 400.000 ha. Cet ouvrage hydraulique est essentiellement alimenté par le réservoir naturel de la haute Tafna, enfin l'oued Mouillah. Les apports de Mouillah au profit de ce barrage représentent les 4/5 des ressources de ce barrage. Cet oued, avec ses nombreux affluents, constitue la principale source de pollution pour le barrage car il draine en Algérie les eaux domestiques et industrielles de l'importante ville frontalière marocaine d'Oujda et sa périphérie. Les eaux polluées de Maghnia et de sa zone industrielle drainées par Oued Abbes, affluent de la Mouillah, la Mouillah restent au centre des préoccupations majeures de dépollution. Dans cet effort engagé en vue de l'hygiène de l'eau du barrage, certains résultats ont été quand même obtenus depuis la réalisation de la station d'épuration de Maghnia mise en service le 5 juin 1999 et le raccordement à son réseau de l'ensemble des collecteurs d'assainissement. L'inspection de l'environnement de la wilaya de Tlemcen continue, cependant, à émettre à l'égard de cette station, des réserves quant à son exploitation, quand on sait le flou de sa gestion par l'APC ou les services de l'hydraulique, on ne sait qui encore, car, considère-t-on, «son arrêt ou son mauvais fonctionnement risquent dangereusement de compromettre la qualité des eaux du barrage». Le traitement des eaux résiduelles provenant du complexe des corps gras, de la maïserie ou de l'usine de céramique vaisselle relève souvent, indique-t-on, au niveau de l'inspection de wilaya de l'environnement du process et du recyclage des rejets pour éviter les déperditions. Les rejets de la maïserie ne connaissent pas encore un traitement susceptible de réduire au maximum la pollution, en attendant la réalisation d'une station de traitement en cours de négociation, apprend-on. Malgré ce bilan et l'évolution positive de lutte contre la pollution, le barrage de Hammam Boughrara reste soumis à un effort constant et renforcé de surveillance et de contrôle de la qualité de ses eaux.