On aura remarqué que l'échéance n'a pas été respectée par le nouveau locataire de la Maison-Blanche qui avait pourtant déclaré parmi ses premières priorités : changer, en mieux, les relations de son pays avec le monde musulman. Surtout après le mépris dans lequel les néo-conservateurs l'avaient tenu durant les deux mandats de George Bush. Mais la question est de savoir que va présenter Obama et quant bien même, il fera des promesses, seront-elles tenues ? Pas grand-chose, du moins, dans l'immédiat. Des déclarations apaisantes ! Certainement après le rouleau compresseur des néo-conservateurs qui, à l'égard du milliard et demi de musulmans, auront été plutôt méprisants. Et cela tant qu'Israël continuera à bénéficier de l'impunité et du parapluie américain. Au Caire, en état d'urgence depuis 1978, l'alerte est à son comble. La capitale égyptienne est une véritable forteresse militaire pour accueillir le président américain qui doit y arriver ce jeudi. Obama a choisi ce pays pour au moins deux raisons. La place du Rais égyptien dans le puzzle moyen et proche-oriental américain. Moubarak a toujours fait figure de fidèle parmi les fidèles dans l'arc arabo- musulman. Et aux yeux du Pentagone, du secrétariat d'Etat et de la Maison-Blanche, depuis Anouar Sadate, le chef de file de la capitulation, la valeur pro-américaine la plus sûre dans la région reste l'Egypte. Plus sûre que les royaumes et principautés avoisinants dont les puissances sont factices contrairement à l'Egypte qui repose sur des traditions de pouvoir millénaires. En outre, l'Egypte, pour les islamologues de Washington, reste la capitale des sunnites avec son université d'Al Azhar, également millénaire. Le premier président noir des Etats-Unis, un chrétien, qui porte également le nom de Hussein donné par son père, un musulman d'origine kenyane, et qui a vécu une partie de son enfance en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, prononcera au Caire, “un grand discours de réconciliation”. Selon ses proches, il s'agit d'un speech qu'il avait promis de longue date à la communauté musulmane. En effet, lors de sa campagne électorale, Obama s'était engagé à s'adresser au monde musulman à partir d'un forum islamique majeur au cours des 100 premiers jours de sa présidence. On aura remarqué que l'échéance n'a pas été respectée par le nouveau locataire de la Maison-Blanche qui avait pourtant déclaré parmi ses premières priorités : changer en mieux, les relations de son pays avec le monde musulman. Surtout après le mépris dans lequel les néo-conservateurs l'avaient tenu durant les deux mandats de George Bush. Mais la question est de savoir que va présenter Obama et quant bien même il fera des promesses, seront-elles tenues ? En début d'année, il avait annoncé à la chaîne al-Arabiya la fermeture de Guantanamo, un camp spécialement conçu pour des musulmans présumés dangereux. Guantanamo ne sera pas fermé de sitôt. En visite en Turquie, Obama avait également assuré que les Etats-Unis s'impliquerait sans compter dans l'effort de résolution du conflit israélo-palestinien. La paix entre Israéliens et Palestiniens est “un facteur essentiel dans l'esprit de nombreux Arabes dans la région et au-delà”, devait-il s'avouer dans la capitale turque. Il a reçu par deux fois le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui lui a des attentes fortes. Mais le verrou israélien est loin d'être levé. L'idée même d'un Etat palestinien écorche les oreilles des nouveaux dirigeants israéliens qui n'ont pas manqué de le faire savoir au président américain allant jusqu'à exiger de lui la révision de sa copie. Netanyahu oppose également une fin de non-recevoir à l'arrêt de la colonisation en Cisjordanie, un territoire en confettis. Ses divergences avec Obama ont été étalées au grand jour dans le Bureau ovale. Et Obama n'a rien trouvé qu'à invoquer la dynamique intérieure israélienne pour dédramatiser les nouveaux litiges américano-israéliens ! Enfin, que peut-il vraiment contre les lobbys juifs ? Pour les Palestiniens et les arabes de la rue, cela leur fait une belle jambe de savoir qu'Obama jouit d'un capital sympathie considérable comparé à son prédécesseur. Ils demandent à voir si le nouveau maître de la première puissance mondiale pourra forcer la main du grand protégé israélien. En réalité, plus qu'un grand discours, le monde musulman attend des actes, et non plus de simples promesses. Sinon, pas de lune de miel annoncée.