Vingt-quatre heures après son investiture à la Maison-Blanche, le nouveau président américain, Barack Obama, a, au cours d'un entretien téléphonique avec le président palestinien, assuré à Mahmoud Abbas qu'il entendait « œuvrer avec lui en tant que partenaire pour instaurer une paix durable dans la région ». Peu avant cela, le président égyptien Hosni Moubarak, l'a appelé pour faire du conflit israélo-palestinien sa « priorité ». « La région attend avec impatience (de voir) la manière dont vous allez, dès le premier jour de votre entrée en fonctions, faire face à la cause palestinienne car il s'agit d'une priorité urgente et de la clé de toutes les autres crises difficiles du Moyen-Orient », a affirmé Hosni Moubarak à l'adresse de son homologue américain. Mardi, le roi Mohammed VI du Maroc a souhaité que Barack Obama œuvre à un règlement du conflit au Proche-Orient qui mettra fin au « drame du peuple palestinien », dans un message de félicitations au nouveau président américain. « La situation critique qui prévaut (au Moyen-Orient) appelle une intensification des efforts afin de parvenir à un règlement définitif, pacifique, global, juste et durable du conflit dans cette région », a écrit le roi dans son message à Barack Obama. Alors que le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a déclaré mardi que l'Iran préférait attendre « les actions politiques » du nouveau président américain pour porter un jugement sur ses intentions à l'égard de l'Iran et du Proche-Orient. M. Mottaki a appelé le successeur de George W. Bush à porter un nouveau regard sur le Proche-Orient en affirmant que le « regard traditionnel (...) ne donnera rien ». M. Obama a annoncé qu'il mettrait en place une équipe prête à s'engager dans le processus de paix au Proche-Orient dès sa prise de fonctions. Mardi, lors de son discours d'investiture, M. Obama a tendu la main au monde arabo-musulman en lui proposant « une nouvelle approche fondée sur l'intérêt et le respect mutuels ». Le quotidien saoudien Al Hayat souligne que Barack Obama « ne compromettra pas l'alliance structurelle de son pays avec Israël ». La Saudi Gazette espère toutefois qu'après « huit années d'engagement américain catastrophique », Washington fera preuve d'une approche « plus équilibrée et plus intelligente » dans la région. Pour Al-Qods, le principal quotidien des Territoires palestiniens, un changement de politique sur le conflit israélo-palestinien va « améliorer l'image des Etats-Unis dans le monde arabe ternie pendant l'ère Bush ». Pour le quotidien libanais Al Akhbar, proche du mouvement chiite Hezbollah, la politique américaine « devrait être diplomatique et pragmatique (...) alors que la sécurité d'Israël devrait rester prioritaire ». Le mouvement islamiste Hamas a appelé Barack Obama à tirer les leçons des « erreurs » de son prédécesseur, affirmant qu'il le jugerait sur ses « actes ». L'Organisation de la conférence islamique (OCI) espère de l'administration Obama un « début de dialogue plus fructueux et mieux informé entre l'Occident et le monde musulman ». « La vraie paix ne peut être que partagée, jamais imposée », souligne l'organisation. Pour ce qui est de l'Irak, le porte-parole du Conseil suprême islamique en Irak (CSII) espère qu'il mènera à bien « l'ambition commune en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme ». Le quotidien conservateur Kayhan de l'Iran estime ainsi que le locataire de la Maison-Blanche « est la continuation logique de Bush » sur la question du nucléaire. Dans le journal Aftab Yazd, l'ex-responsable du dossier nucléaire Hassan Rohani assure au contraire qu'« Obama peut ouvrir une fenêtre » sur ce sujet, remarquant qu'il « a promis l'ouverture d'un dialogue sans pré-condition ».