“L'Union européenne nous a octroyé une enveloppe de 4 millions de dinars, qui nous permettra l'achat de 40 nouveaux concentrateurs d'oxygène”, a déclaré Sabiha Lamoudi, secrétaire générale de l'Association algérienne de solidarité aux malades d'insuffisance, Asma Resp, lors d'une conférence de presse organisée, hier, par le Forum d'El Moudjahid, à Alger. La rencontre, qui survient à la veille de la Journée nationale de l'asthme, a été l'occasion pour les membres de l'association d'évoquer le réseau d'assistance à domicile aux malades d'insuffisance respiratoire, mis en place par l'association. Ils ont abordé également les problèmes que rencontrent ces malades. À cet effet, le professeur Samia Taright, responsable médicale de l'association dira que “selon une étude réalisée en 2008, l'asthme est une maladie qui touche près de 4% de la population algérienne”, tout en ajoutant qu'à ce jour “nous n'avons aucune donnée officielle disponible concernant le taux de mortalité dû à cette maladie”. Elle a indiqué toutefois que “les jeunes meurent beaucoup plus de cette maladie”. Le Pr Taright a assuré que “le coût de la prise en charge de l'asthme à lui seul dépasse le coût de la prise en charge du Sida et de la tuberculose réunis”. L'invitée d'El Moudjahid a fait savoir que “théoriquement la prise en charge de l'asthmatique en Algérie est bien ancrée, mais le terrain c'est une autre paire de manches”, en faisant référence au carnet tiers payant et à la carte de démuni. Elle dira à ce propos que “c'est vrai que l'obtention du carnet tiers payant ou de la carte de démuni relève du parcours du combattant surtout pour la constitution du dossier”. “Même constat pour l'obtention d'un concentrateur d'oxygène. Les appareils sont vendus à des prix exorbitants et pour ce qui est de la location, les appareils sont cédés à 600 DA la semaine”, précise le Pr Taright. À propos du manque de maison des asthmatiques, M. Lamoudi dira que “c'est une bonne chose, car nous volons que l'asthmatique évolue dans l'environnement familial. L'asthme n'est pas un handicap”. Le Pr Taright a soulevé la question de la bronchopneumopathie chronique obstructure (BPCO), qui fait partie des maladies respiratoires et qui “risque de s'accroître davantage en Algérie, car elle touche beaucoup plus les fumeurs”.