La prise en charge des maladies respiratoires reste chère, plus chère que celle de la tuberculose, affirment les spécialistes. L'asthme constitue un véritable problème de santé publique. La prévalence de cette maladie en Algérie est de 4% de la population générale. C'est ce qu'a révélé, hier, le Pr Taright de l'Association algérienne de solidarité aux malades respiratoires, pneumologue au service de pneumologie du CHU de Bab El Oued. Elle intervenait lors d'une rencontre organisée hier au forum d'El Moudjahid sur ce thème à l'occasion de la célébration, demain, de la Journée nationale de l'asthme. Le coût des maladies respiratoires reste «cher», plus cher que la tuberculose, affirme la conférencière sans pour autant donner de chiffres. En effet, l'association manquait de statistiques sur cette maladie mais surtout concernant la mortalité par l'asthme. «Nous n'avons aucune donnée disponible», a-t-elle lancé. Le Pr Taright avance, part contre, qu'au plan social, l'asthme est responsable de 25% d'absentéisme scolaire chez l'enfant. Plusieurs problèmes auxquels sont confrontés les malades insuffisants respiratoires dans notre pays ont été soulevés. Concernant la prise en charge des malades respiratoires, l'invitée du forum d'El Moudjahid a rappelé que le ministère du Travail reconnaît cette maladie comme chronique, ce qui a permis aux asthmatiques de bénéficier de la carte du tiers payant avec le remboursement des médicaments à hauteur de 80%. Toutefois, cela est insuffisant, estime-t-elle et de déplorer: «Pour qu'un malade soit remboursé à 100%, il faut qu'il atteigne le stade d'insuffisance respiratoire chronique ou aiguë. Notre objectif est d'atteindre un remboursement total pour tous les malades chroniques, particulièrement les asthmatiques.» Aussi, la prise en charge des frais d'oxygénothérapie n'existe pas en Algérie. «Nous avons seulement des obus! De plus, les concentrateurs d'oxygène sont vendus au prix fort», regrette le Pr Taright. De son côté, Mme Samia Lamoudi, secrétaire générale de l'Association a fait savoir que 40 appareils d'oxygène ont été acquis par son organisation grâce à un financement de l'Union européenne. Elle annonce aussi la mise en place, cette année, du réseau d'assistance à domicile aux malades respiratoires. Mme Lamoudi fera remarquer que les causes de la maladie, sont la pollution, le tabagisme et autres. Selon les intervenants à cette rencontre, les déchets industriels, les rejets toxiques des voitures favorisent l'apparition des allergies qui constituent l'élément fondamental dans le développement de la maladie. L'association, créée en 1994, regroupe aujourd'hui 20.000 adhérents dont plus de 9000 pour la seule wilaya d'Alger. Près de 150 malades ont bénéficié de l'action d'assistance à domicile pour les malades insuffisants respiratoires chroniques sévères avec les 26 appareils concentrateurs d'oxygène que l'association met à leur disposition à titre de prêt.