Le regain de l'activité terroriste s'intensifie et monte d'un cran ces jours-ci. En témoigne encore ce faux barrage meurtrier, dressé vendredi soir, sur le CW 128, reliant Tizi Ouzou à Boghni, aux environs de 18h30, à quelques encablures seulement du barrage militaire fixe situé à l'intersection des routes de Draâ El-Mizan-Boghni. Les premiers automobilistes arrivés sur le lieu, un virage où coule un mince filet d'eau, à proximité d'une huilerie, témoignent avoir cru tout d'abord qu'il s'agissait d'un barrage réglementaire, en voyant des hommes en tenues de l'ANP de la BMPJ et de la garde communale. Ce n'est qu'une fois sommés de mettre les clefs sur le toit de leur véhicule et que les terroristes ait entamé un contrôle minutieux de l'identité de chaque personne que les automobilistes ont réalisé qu'il s'agissait d'un véritable “faux barrage”. À ce moment-là, d'autres éléments armés, portant barbes et tenues afghanes, descendent du talus et prennent place dans le dispositif bien conçu pour semer mort et désolation. Scindés en trois groupes, ils procèdent au contrôle d'identité, au racket et au prêche islamique. “Nous sommes affiliés au GSPC de Hassan Hattab, ont-ils déclaré, et nous ne tombons pas du ciel”, ont rapporté des témoins. Toutes les personnes suspectées à leurs yeux ont été sorties et fouillées minutieusement. Un citoyen d'Assi Youcef, D. Farid, dont l'identité vient d'être confirmée par une source hospitalière à Boghni, qui venait de finir son service national, a été froidement égorgé. Une personnalité politique interceptée a été aussi assassinée. Il s'agit de Rabah Radja, député FLN de Maâtkas. Des actes qui ont semé l'effroi. Un propriétaire d'un hôtel très connu à Boghni a été enlevé puis relâché tard dans la nuit. Sa Clio a été incendiée ainsi que la 406 appartenant au député de Maâtkas dont le corps se trouve à la morgue de Tizi Ouzou. Le barrage a été levé aux environs de 20h30 à la faveur de l'obscurité qui a permis aux criminels de se fondre dans le maquis de la forêt de Boumahni. K. B.