La région de Aïn Zaouia, 40 kilomètres au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, a été le théâtre d'une incursion terroriste meurtrière, vendredi dernier. A la veille de l'Aïd un policier, membre de la Bmpj, a été assassiné au niveau du chef-lieu de ladite commune et plus précisément non loin de la cité Halaouane. Selon des témoignages concordants, trois islamistes armés jusqu'aux dents ont fait irruption, à une heure tardive, dans la cité, et ce, avant qu'un de leurs acolytes ne rentre à l'intérieur d'un local aménagé en guise de cafétéria pendant le Ramadhan. Le terroriste s'est alors dirigé vers sa cible pour lui tirer trois balles à bout portant. Le policier, Farid Taleb en l'occurrence, 35 ans, a été transporté en urgence, vers l'hôpital de la ville de Boghni où il a rendu son dernier soupir. Cet acte terroriste a suscité un climat de panique et frayeur dans la région où les citoyens ont passé la fête de l'Aïd dans l'émoi et la consternation d'autant plus que l'acte coïncide avec celui de l'assassinat, l'année dernière du président de l'Assemblée de wilaya, Rabah Aïssat. D'autre part, un barrage de l'ANP a été attaqué, jeudi, par les terroristes au lieu-dit Pont Noir, sur le CW n°128 reliant la ville de Tizi Ouzou à celle de Boghni. Cette attaque a fait cinq blessés dans les rangs des éléments de l'ANP. Selon des informations concordantes, l'attaque a eu lieu aux environs de 18 heures, soit quelques minutes avant la rupture du jeûne, au moment, sans doute, de la relève des militaires. Cet attentat s'est produit au niveau du lieu de l'accrochage qui avait, au début de la semaine dernière, opposé les islamistes armées aux éléments de l'ANP et à l'issue duquel trois terroristes ont été abattus et deux armes de type kalachnikov ont été récupérées. Toujours durant la nuit de jeudi dernier, un autre acte similaire a été perpétré du côté de Zekri, daïra d'Azazga, à environ 50 km à l'est du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou. En effet, un important groupe terroriste a pris pour cible le siège de la garde communale, la brigade de la gendarmerie et le campement de l'ANP. N'ayant pas réussi à tromper la vigilance des services de sécurité, les terroristes ont été repoussés et ont dû se replier dans la forêt de Bounamane. A travers cet attentat, les terroristes veulent, apparemment, rééditer l'attaque de Yakouren, perpétrée le 13 juillet dernier, contre la brigade de la gendarmerie, le siège de la garde communale et le campement militaire. En somme, c'est la recrudescence de l'activité terroriste dans le flanc sud de la wilaya de Tizi Ouzou où l'on a relevé pas moins de cinq attentats pendant le mois de Ramadhan. Le premier a eu lieu près de Boghni où une bombe a explosé au passage d'un convoi militaire. Une semaine après, un violent accrochage avait opposé les éléments de I'ANP à un groupe d'irréductibles, et lui s'est soldé, par la mise hors d'état de nuire de trois terroristes qui étaient à bord d'un fourgon de marque Boxer. Dans la région des Ouadhias les forces de sécurité ont mené la semaine écoulée, une vaste opération de recherche. Aussi, dans la localité de Tamda, à quelques encablures seulement de la ville des Genets, trois terroristes ont été abattus à l'issue d'une course poursuite des éléments de la police judiciaire qui ont réussi à récupérer trois armes de type kalachnikov. Les hordes intégristes ont réagi, quelques jours plus tard, par un attentat qui a coûté la vie à un commandant de l'ANP à Mizrana, dans la Kabylie maritime.