Le pharmacien qui est partie prenante de la politique de la promotion du générique enregistre un véritable manque à gagner en termes de chiffre d'affaires. En marge de la “1re Journée pharmaceutique” qui s'est tenue jeudi à l'hôtel Sheraton, d'Oran et organisé par la section ordinale régionale des pharmaciens, le professeur Abed, président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, a évoqué les récentes propositions qui ont été faites par cet organisme en vue d'appuyer et d'encourager la politique de promotion du générique dans notre pays. En effet alors que le thème de cette première journée était “le rôle du pharmacien dans la promotion de la santé publique”, M. Abed est revenu sur les nouveaux objectifs de la politique sanitaire en indiquant que le pharmacien qui en est partie prenante perd au change “même si cela signifie dans le même temps une baisse du chiffre d'affaires des pharmaciens”, affirme-t-il, et de préciser : “Le pharmacien est pour la promotion du générique, mais il faut qu'il soit encouragé pour permettre un équilibre de son chiffre d'affaires, nous avons fait dans ce cens des propositions, il y a plusieurs techniques et plusieurs possibilités pour des compensations, comme se mettre d'accord sur les barèmes ou encore jouer sur les marges bénéficiaires, nous avons fait des propositions auprès du ministère de la Santé et de la Sécurité sociale nous attendons,” dira le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, tout en prenant soin de rester discret sur le détail de ces propositions, attendant une réponse probablement des pouvoirs publics. Le Conseil de l'ordre national des pharmaciens algériens pourrait s'inspirer de l'expérience tunisienne, comme expliqué, par le professeur Hamrouni, président du Conseil de l'ordre des pharmaciens tunisiens, présent à cette rencontre et qui assure cette année la présidence de l'Inter Ordre des pharmaciens maghrébins créé il y a deux ans à l'initiative des Algériens. La Tunisie avec une couverture sociale de 93,3 % et une industrie pharmaceutique locale qui assure 50% de ses besoins nationaux, où le générique qui représente 32% du marché pharmaceutique est en avance. Notre interlocuteur nous expliquera que pour compenser le manque à gagner des pharmaciens, les pouvoirs publics doivent produire des lois en ce sens : “En Tunisie, il existe une loi depuis 2008 pour permettre la substitution par le pharmacien du princeps par le générique tout en protégeant le pharmacien, de même le principe d'une compensation pour les pharmaciens est aussi acquis car en proposant le générique, le pharmacien a un manque à gagner évident ; de par le monde, ce sont là des mesures qui existent.” À noter que le prochain congrès de l'Inter Ordre des Pharmaciens maghrébins devrait se tenir vers la fin de l'année, avec d'ici là peut être la concrétisation de jumelage entre des sections ordinales des deux pays. Si le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens n'a pas donné de chiffre sur le nombre de sanctions prises à l'encontre des pharmaciens (7 000 pharmaciens sont inscrits à l'ordre), à Oran, nous apprendrons que la section ordinale des pharmaciens a prononcé la fermeture définitive en 2008 de deux officines pour absence du pharmacien.