Après deux années de travaux de réhabilitation, le zoo du Jardin d'Essai d'Alger n'a, aujourd'hui, rien à envier aux zoos des plus grandes villes européennes. La diversité du peuplement animal qu'il abrite, installé dans un milieu biotique artificiel dûment étudié, attire curieux et naturalistes. Ayant contribué à sa remise sur pied, le docteur Tarik Ladjouze, vétérinaire consultant du zoo, nous apprend davantage sur notre patrimoine faunistique local. Liberté : Le zoo du jardin d'Essai abrite, semble-t-il, une centaine d'espèces animales dont certaines sont endémiques. Vous avez évoqué certaines espèces menacées, d'autres en voie de disparition… Tarik Ladjouze : En effet, à propos des espèces endémiques menacées, il y a le mouflon à manchette et la gazelle dorcas qui sont protégés et classés en annexe III de la Cites (1). Ils sont également classés “menacés vulnérables” par l'IUCN (2) ; la hyène rayée qui est classée “quasi menacée” par l'IUCN, elle est aussi protégée. Il y a, par ailleurs, le fennec classé en annexe III de la Cites et, bien sûr, le célèbre chardonneret et, enfin, plusieurs rapaces. Le zoo abrite-t-il un animal particulièrement intéressant pour les zoologues, par exemple ? Tous les animaux sont intéressants. Personnellement, mon intérêt est plus porté sur les espèces endémiques. D'un point de vue scientifique, la faune locale est intéressante à étudier, notamment les espèces menacées précitées et ce, afin de mieux les protéger. En ce qui concerne le personnel du zoo, les naissances de singes magot, de panthères, de daims, de gazelles et de nombreux oiseaux sont toujours un événement exceptionnel Toutefois, il faut savoir que le public profane a aussi ses préférences. Les animaux qui ont le plus de succès auprès du public sont les fauves (les lions, les panthères et les tigres). Les perroquets, l'alligator, l'ours, le zèbre, les flamands roses suscitent la curiosité des visiteurs, les chardonnerets ont leur public, etc. Pourquoi le zoo limite-t-il les visites ? Les visites ont été limitées pour permettre aux animaux de se reposer, le stress leur étant néfaste. Il est aussi indispensable que le personnel du zoo puisse accomplir les nombreuses tâches quotidiennes sans encombre (nettoyage des cages et des enclos, distribution de l'alimentation…) Pourquoi n'est-il pas mis à la disposition des visiteurs des dépliants présentant tous les animaux (famille, espèce...), une sorte de bestiaire ? On relève également l'inexistence d'une salle de projection… Des dépliants sont distribués depuis peu et des fiches signalétiques sont accrochées sur l'enclos de chaque animal. Vu la petite taille du zoo, il n'y a pas suffisamment de place. En revanche, il existe une salle de projection à l'école de l'environnement située au cœur du Jardin d'Essai. (1) Cites : Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) (2) IUCN : International Union for Conservation of Nature (Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles)