Le procès de ce qui est appelé “l'affaire Achour” devait se clôturer hier en début de soirée. Le procureur général a requis hier une peine de 10 ans pour Abderahmane Achour. En revanche, les deux autres accusés à savoir l'ex-commissaire Bessaï Hacène, et l'ex-chef de sûreté de la wilaya de Tipasa, Hachemi Zouaï, ont requis 20 ans chacun. À l'heure où nous mettons sous presse, le verdict n'est pas encore tombé dans ce procès qui a commencé dimanche matin. Au cours de ces deux jours, les trois accusés ainsi que les témoins se sont relayés devant le juge. Avant-hier, ce n'est que vers 22h30 que la séance a été levée et rendez-vous a été donné pour le lendemain. La journée d'hier a été consacrée au réquisitoire du procureur général ainsi qu'aux plaidoiries des avocats. Le premier jour a été consacré presque totalement à “décortiquer” le fameux faux rapport d'enquête grâce auquel l'accusé principal, Abderrahmane Achour, comptait se blanchir. La présence de l'ex-chef de sûreté et de l'ex-commissaire au banc des accusés est d'ailleurs seulement à cause de ce faux rapport que Bessaï a faxé sur “ordre” de Zouaï. Les deux hommes ont insisté, lors de leur comparution, qu'ils ne faisaient qu'une “action de routine” et qu'ils n'avaient à aucun moment pensé qu'ils entravaient la loi. En revanche, dimanche soir, lors de sa comparution en tant que témoin, M. S., qui a été cité par les accusés, a nié toute relation avec cette affaire. “Je n'ai jamais été directeur de la clinique des Glycines”, a-t-il clamé, tout en ajoutant qu'il n'avait aucune relation avec le fax. “je n'ai même pas de fax dans mon bureau et tout le monde peut le vérifier.” Revenant à son statut, il avait affirmé que “j'ai été recruté en tant que directeur central de la santé de la sûreté nationale, et ce, par décret présidentiel et j'ai quitté ce poste le 25 février 2005 alors que l'affaire a été déclenchée le mois d'octobre d'après.” L'intérêt de ce document est tout de même important dans cette affaire même si son existence en tant que tel pose plus de questions que de réponses. Avec son (faux) contenu, Achour pouvait présenter pour prouver qu'il n'avait aucun problème avec la banque et ainsi éviter une extradition du Maroc (où il a séjourné jusqu'en décembre 2006) vers l'Algérie. La plainte déposée par la BNA depuis près de quatre ans a permis jusqu'à maintenant l'inculpation de 32 personnes. Déclenché à la fin de 2005 (“grâce” à une lettre anonyme), cette affaire reste toujours en suspens. Les deux journées n'ont, cependant, fait que confirmer l'immense flou qui entoure cette rocambolesque affaire qui oppose la BNA à Abderahmane Achour. Les 32 milliards qu'aurait détournés l'accusé principal des trois agences de la banque (Koléa, Bouzaréah et Cherchell) sont toujours “intraçables”. Précisons également que la justice n'a pas encore clos ce faramineux dossier. Dès aujourd'hui, l'autre partie de l'affaire (celle touchant aux trois agences de la BNA) sera au cœur du procès qui devrait débuter ce matin au tribunal criminel près la cour d'Alger.