Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, une affaire de justice traîne depuis près d'un demi-siècle et ne semble pas près d'être tranchée. L'affaire remonte en effet aux années 1960, quand Gouasmia Ali, alors employé des chemins de fer, fut victime d'un accident du travail et eut recours à la justice afin de recouvrer ses droits légitimes après que le médecin du réseau lui eut accordé un insignifiant 20% d'IPP alors que son traumatisme s'était irréversiblement compliqué au point d'entraîner une incapacité totale. M. Gouasmia Ali, qui n'avait pas pu avoir gain de cause au niveau du tribunal d'Annaba et en appel, décida à l'époque de saisir la Cour suprême. Infirmant les arrêts des deux instances, la Cour suprême renvoya de nouveau l'affaire devant la cour de justice d'Annaba. Traitée plus d'une dizaine de fois, sans pour autant que les juges ne rendent un jugement, cette affaire avait fini par prendre les allures d'un déni de droit quand le dossier fut égaré et que la victime courait le risque de perdre le pot et le lait. La boucle fut vraiment bouclée pour Gouasmia Ali, qui est aujourd'hui décédé, lorsque, après tant de déboires et de temps perdu, l'affaire fut définitivement rejetée par le tribunal d'Annaba pour incompétence. Ne perdant toutefois pas espoir, les ayants droit, à savoir la veuve de la victime et ses enfants, en appellent aujourd'hui au premier magistrat du pays afin d'être rétablis dans leurs droits.