Si toutes les études de sol sont terminées à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine, la grande mosquée d'Alger sera achevée dans les 36 à 40 mois qui suivront le début des travaux de réalisation. Malgré le flou quant à l'achèvement des études, qui font d'ailleurs l'objet de journées d'étude, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, partage l'optimisme de celui des Affaires religieuses, Ghlamallah Bouabdallah. Après les journées d'étude sur les techniques parasismiques de construction organisées en mars dernier, c'était hier au tour des matériaux, béton et acier, de faire l'objet d'une rencontre où des experts nationaux et étrangers exposeront différents matériaux de construction et techniques à même de résister aux “attaques” de l'environnement, surtout dans le cas du projet de la grande mosquée, dont la situation l'expose à plusieurs “ennemis”. Les études tous azimuts détermineront cependant, ont expliqué les deux ministres, la nature des matériaux à utiliser. Matériaux déterminés par les experts et qui figureront dans le cahier des charges de l'appel d'offres pour la réalisation qui sera lancé une fois lesdites études terminées. Un temps indéterminé, selon eux, mais nécessaire pour mener à bien le projet dont la structure, ce patrimoine qui se veut artistique, culturel et civilisationnel, est appelé à résister au temps. Coût de l'étude : environ 1 milliard de dollars. D'autres journées d'étude sur des thèmes liés à d'autres aspects du projet seront organisées, ont précisé les deux ministres. Autant de légitimes précautions qui feront toutefois retarder les délais de réalisation. Par ailleurs, la maquette pourrait connaître de légères modifications dans la disposition des blocs de manière à donner à la structure un équilibre et une homogénéité, de l'avis du ministre des Affaires religieuses. Malgré les arguments “politiques” de Bouabdallah sur le choix du terrain dicté, selon lui, par la souveraineté et l'appartenance du sol à l'Algérie, logique soutenue par Nourredine Moussa qui déclare qu'il n'y a pas a priori de terrain inconstructible pourvu qu'on mette les moyens, financiers et techniques, la qualité du sol du terrain choisi a induit des dépenses supplémentaires que l'Etat aurait pu éviter en optant pour une autre assiette. Le ministre des Affaires religieuses, quant à lui, refuse de préjuger de la qualité du sol tant que les études ne sont pas terminées. Des études demandées par le bureau d'études allemand détenteur du marché. “La problématique du sol a été posée par le bureau d'études”, a-t-il indiqué. Dans cette perspective, les estimations initiales devraient connaître également des changements et les coûts revus à la hausse. Ce que n'a pas exclu le ministre des Affaires religieuses. Les réévaluations seront fixées par les conclusions de l'étude du sol. Toutefois, concernant la structure, une option est déjà prise : compte tenu de la charge, du volume et de la hauteur de l'édifice, la structure sera construite avec du béton et du métal pour la rendre souple et légère.