Le directeur général des douanes, M. Mohamed Abdou Bouderbala, et le ministre français du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, M. Eric Woerth, ont examiné samedi les voies et moyens de promouvoir la coopération douanière algéro-française. Les entretiens ont porté essentiellement sur l'évaluation de la coopération entre les administrations douanières des deux pays, les réformes engagées par les Douanes algériennes durant ces dernières années, ainsi que la formation et les échanges d'informations. M. Woerth a également effectué une visite au port d'Alger où il a reçu des explications sur les équipements récemment acquis par les services des douanes. Accompagné par M. Bouderbala, le ministre français a ainsi assisté aux essais techniques effectués sur un scanner mobile qui devra renforcer le dispositif de contrôle de marchandises aussi bien au port d'Alger qu'aux ports secs de la capitale, a expliqué le directeur régional des douanes du port d'Alger, M. Slimane Zemmouri. Sur ce point, il a fait savoir que quatre autres scanners vont être acquis par ses services. Pour rappel, l'Algérie et la France sont liées depuis l'année 2008 par trois accords portant sur la formation de formateurs et de cadres des Douanes algériennes, l'amélioration de la coopération entre les services douaniers des ports d'Oran et de Marseille dans la lutte contre la fraude, ainsi qu'un troisième relatif au jumelage entre l'école des douanes d'Oran et celle de Tourcoing (France). Un accord de coopération a été, par ailleurs, signé au siège du ministère des Finances à Alger entre les Inspections générales des finances (IGF) algérienne et française. Les documents ont été paraphés par les directeurs des deux organismes, M. Mohamed Djahdou et M. Jean Basseres, en présence du ministre des Finances, M. Karim Djoudi et du ministre français du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, M. Eric Woerth, qui effectue depuis vendredi une visite de travail en Algérie. Cet accord vise “l'échange d'expériences entre les deux institutions de contrôle par l'organisation de séminaires spécialisés, l'accueil de stagiaires algériens de l'IGF” au niveau de son homologue française, ainsi que “l'échange de documentation et de supports techniques”, a-t-on précisé auprès du ministère des Finances. Intervenant à l'issue de la signature, M. Djoudi a précisé que “cet accord entre dans le cadre d'un programme de coopération entre les ministères des deux pays qui prend également en charge plusieurs autres segments de coopération tels que les domaines, les impôts, et le Trésor”. Il a souligné à cet égard que “l'accord va permettre plus d'échange d'informations entre les deux institutions et d'asseoir une formation accrue des inspecteurs de finances algériens qui disposent d'un champ d'intervention, de plus en plus large, dans le cadre du contrôle de la dépense publique”. Peu auparavant, les deux ministres ont tenu une réunion de travail au siège du ministère des Finances, consacrée à la coopération financière entre l'Algérie et la France. “Il y a beaucoup de sujets et de projets en cours dans le domaine financier qu'on va discuter avec M. Djoudi, nous allons veiller (...) à les accélérer”, a pour sa part déclaré M. Woerth. Vendredi, à son arrivée, le ministre français du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique a indiqué que les discussions prévues avec le grand argentier du pays, M. Karim Djoudi, devaient porter sur la coopération dans les domaines des finances, des douanes, de la Fonction publique ainsi que sur l'échange d'informations concernant les solutions apportées par les deux pays à la crise économique mondiale. Les deux parties devaient aussi aborder la question de l'installation des compagnies d'assurances françaises sur le marché algérien. “Le projet est toujours en cours. À ma connaissance, nous l'évoquerons bien évidemment”, a déclaré M. Woerth à son arrivée à Alger, sans donner plus de précisions. En 2008, l'Algérie et la France avaient signé à Paris un accord sur les assurances réglant un contentieux vieux de 42 ans et permettant aux assureurs français d'activer en Algérie. L'accord, signé en mars 2008 entre les compagnies publiques algériennes SAA et Caar et les compagnies françaises AGF, Aviva France, Axa SA, Groupama et MMA, permettra également la création de filiales communes avec des sociétés d'assurances algériennes. Selon certaines sources, le groupe français d'assurances a déposé un dossier d'agrément auprès du ministère des Finances pour créer sa filiale algérienne. Mais le groupe, qui a commencé à recruter son personnel à Alger, n'a pas encore reçu l'autorisation de s'implanter.