Ils s'adonnent à une course folle sans aucun respect pour les autres usages, slalomant, zigzaguant et effectuant des dépassements dangereux en toute inconscience. Chaque fin de semaine, la ville de Ghardaïa, et ce, à l'instar de tous les recoins d'Algérie en été, se voit investie par plusieurs cortèges nuptiaux qui rivalisent en termes de luxe et nombre véhicules. La tradition voulant ici que chaque mariage doit recevoir la bénédiction de Sid El-Moustadjab, tous les cortèges convergent en même temps vers le mausolée de ce saint homme situé sur un promontoire, au bord de la RN1. Et là, bonjours la pagaille et, malheureusement, les dégâts, comme cet accident qui a eu lieu vendredi et qui a failli dégénérer entre les fêtards et les occupants d'un taxi de type Nevada, provoquant, pendant plus d'une demi-heure, un blocage total de la circulation, dans le sens Ghardaïa-Laghouat. Rappelons qu'il y a moins de deux mois, un autre accident, impliquant un cortège nuptial, a fait trois morts et deux blessés graves à la sortie de Ghardaïa, vers Metlili. Chacun essaie de dépasser “l'autre” en rassemblant le maximum de voitures et de personnes pour en constituer le cortège le plus étiré possible. Ces cortèges, qui s'ébranlent pratiquement tous au même horaire, provoquent d'inextricables encombrements au centre-ville historique, qui n'est pas adapté à cette concentration de véhicules, encore moins depuis les terribles inondations du 30 septembre passé qui ont détruit un important tronçon du réseau routier intra-muros à la ville et qui a dû être fermé à la circulation du fait de sa dangerosité suite à l'érosion des sols par les eaux. Mais que penser de ces fous du volant qui s'adonnent à des exercices de “rodéo” des temps modernes au risque et péril des gens qu'ils embarquent à bord de leurs bolides ? De vrais fous du volant pour lesquels la vitesse hallucinante reste un critère de (sic) “bonne conduite”. En effet, et sur toute la largeur de la chaussée, ils s'adonnent à une course folle sans aucun respect pour les autres usages, slalomant, zigzaguant et effectuant des dépassements des plus dangereux en toute inconscience. Curieusement, les agents de la circulation, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, par respect aux traditions (?) et avec sourire, leur cèdent le passage en bloquant la circulation. Le comble de l'inconscience est atteint par ces gens, lorsque, parfois, ils acceptent que de jeunes enfants laissent pendre leurs corps à l'extérieur des véhicules tout en gesticulant, qui de la portière, qui par les toits ouvrants alors que la voiture roule à fond la caisse. Même les cameramen et camerawomen se retrouvent dans des positions des plus dangereuses pour soi-disant faire leur métier en immortalisant l'instant de joie et de bonheur au péril de leur vie. Les pouvoirs publics devraient se pencher sérieusement sur ce phénomène de société.