Instrument de régulation des flux de circulation urbaine, le plan de circulation de la ville de Ghardaïa bute sur d'énormes problèmes d'ordre pratique et surtout organisationnel. La ville se trouve étranglée entre des montagnes sur ses flancs est, nord et sud. Le centre-ville de Ghardaïa s'étend sur près de 590 km2 et dispose actuellement d'un réseau routier en deçà des nouvelles exigences, d'une population éprouvant une démographie galopante et d'un parc roulant en croissance continue. Selon des spécialistes, la superficie de Ghardaïa est assez étroite, de telle sorte qu'elle permet difficilement la conception d'un réseau routier redimensionné en fonction des normes urbanistiques locales, du relief, de la configuration et des spécificités géographiques de la ville. N'empêche, pour la création de nouveaux tronçons, les sources de financement existent et on citera les fonds dont dispose la wilaya à la faveur de son placement géographique qui lui permet d'y accéder tant sur le plan de la relance économique que celui du Sud. En attendant que cela se réalise, rien ne déjoue le recours au palliatif d'urgence qu'est le plan de circulation fluide et adapté à la situation actuelle. La situation est intenable et la ville suffoque sous la pression d'incessants flux de véhicules, d'engins et autres transporteurs qui envahissent le centre-ville chaque jour. Le parc roulant de la wilaya avoisine les 30 000 véhicules pour la majorité dans le seul chef-lieu de wilaya et chaque jour Ghardaïa en accueille plus de 1 million déferlant des 13 communes qu'elle compte, en plus de ceux de passage. Le centre-ville est assailli tôt le matin par les automobilistes, motocyclistes et cyclistes et atteint à la mi-journée un seuil de saturation jamais vécu auparavant. Les conséquences qui en découlent sont nombreuses : le manque flagrant de parcs pour stationnement, les stationnements interdits devant certains édifices publics du centre (casernes, commissariats, écoles, etc.) et dans certaines rues commerçantes. Le sens interdit se tranfrome fréquemment en sens obligatoire pour certains conducteurs à l'intelligence débordante pour contourner un bouchon. Constamment pressés, les taxis urbains s'adonnent souvent à des refus de priorité et à des slaloms piétinant sur la ligne continue et effectuant des dépassements au niveau des intersections. Les cyclistes et motocyclistes ont pris une drôle habitude de dépasser dangereusement à droite. Les lieux de stationnement ne sont pas tous réglementés et la longue file de voitures de transport de marchandises et des voitures jaunes stationnées en désordre gênent les autres usagers et rend la circulation difficile. Mais le plus déplorant vient de ces engins roulants non « identifiés » qu'on appelle les « Dumpers » dont l'état vétuste de certains devrait les mener droit vers la casse. Cette quincaillerie à roues usées et aux feux inexistants perturbe la circulation et pollue l'environnement. Fatalement s'ensuivent percussions et télescopages, aidés en cela par l'état des routes qui laissent à désirer, d'un parc automobile vieillisant, des pneus presque hors d'usage et d'un mécanisme de freinage souvent défectueux. A ce propos, l'état actuel des choses interpelle de lui-même les autorités qui devraient impérativement songer à insautrer un contrôle strict du parc roulant et surtout à la mise en place imminente de nouveaux tronçons routiers à travers la ville.