L'été est là, la saison des mariages est ouverte et bat son plein. Les gens s'en donnent à cœur joie et à fonds pour épater la galerie. Le clou du spectacle est, comme il se doit, le cortège nuptial. On le veut de plus en plus prestigieux, la famille du marié essaie de rassembler le maximum de voitures de luxe et elles ne manquent pas à Sétif. On les bichonne et embellit pour le jour fatidique, on y embarque toutes les personnes possibles et on va chercher la mariée. Et là, les conducteurs se transforment en fous du volant. Pour montrer leur joie et bonheur,ils s'adonnent à une course folle tout le long du trajet, accaparent la chaussée (sans aucune marque de respect pour les autres usagers de la route.), roulent à tombeaux ouverts, slaloment en toute inconscience, les passagers émergent de toutes les ouvertures, coffre arrière, vitre des portières, toit ouvrant, tout est bon pour se montrer, la nouvelle mode est aux fumigènes qui quittent les stades pour mettre le feu dans les nouvelles noces et au « baroud » qui revient d'un passé lointain. Photographes et cameramen sont casés dans des positions peu confortables et très dangereuses. Escorté de motards, motocyclistes et bientôt cyclistes, le cortège nuptial n'obéit pas au code de la route, feux de détresse et klaxons l'expliquent. Pis encore, les plaques d'immatriculation sont « remplacées » conjoncturellement par un placard « Alf Mabrouk ». Dopés d'une impunité préjudiciable, les usagers de ces cortèges « spéciaux » font de leurs portières, des sièges. Ils grillent les feux sous le regard « compréhensif » des agents de la circulation, qui, parfois, arrêtent cette dernière pour laisser passer le cortège nuptial. Ces rituels, d'un temps révolu, s'accrochent et ne veulent pas disparaître de la société sétifienne malgré toute la gêne et les désagréments qu'ils causent aux noceurs et aux autres, surtout !