Dans un communiqué adressé à toutes les autorités compétentes, l'Anpep alerte sur la présence, en plein centre de la ville d'Annaba, d'un stock important de produits chimiques avariés, destinés initialement à l'agriculture. Ces quantités de produits, dont la nocivité pour la santé des citoyens est expressément signalée sont exprimées en milliers de tonnes et sont stockées et livrées à l'abandon depuis 2004 à l'intérieur d'un hangar situé avenue de l'ALN, selon Halimi président de l'Anpep. “Ils sont la propriété de l'ex-Office national d'appui et de soutien à l'agriculture (Onapsa) dissoute depuis plusieurs années et, en plus, ils représentent une réelle atteinte à l'environnement et à la santé publique”, a tenu à préciser à ce sujet ce responsable. Par cette correspondance l'association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution informe que la santé publique est sérieusement menacée, à Annaba, surtout en cette période de grandes chaleurs. La situation est qualifiée par le signataire du communiqué de “grave et sans précédent”. Dénonçant l'inconscience manifeste, selon lui, des structures qui ont à charge de veiller sur les conditions d'hygiène et de salubrité des citoyens, il n'écarte nullement l'imminence d'une véritable catastrophe sur la santé publique si des solutions urgentes ne sont pas envisagées à la présence de produits hautement toxiques abandonnés depuis des années à Annaba dans la nature. Plus grave, selon la même source, ces produits dangereux auraient été signalés depuis près d'une année déjà, sans provoquer la moindre réaction. Pire, il est révélé aussi qu'à l'issue d'une enquête menée sur le terrain par les membres de son association, il s'est avéré que le lieu au niveau duquel a été découvert le produit hautement toxique fait l'objet actuellement d'un aménagement pour être transformé en locaux commerciaux. L'Anpep en appelle, par conséquent, à l'intervention urgente des pouvoirs publics pour préserver l'intégrité physique de la population. Ces découvertes pour le moins effrayantes remettent encore une fois au-devant de l'actualité le problème de traitement des déchets toxiques, si l'on se réfère à l'inventaire national réalisé par le ministère de l'Environnement. Il est fait état, de 1975 à fin 1993, date de l'arrêt des programmes d'approvisionnement des exploitations agricoles en produits phytosanitaires, de l'importation de 18 000 t annuellement, soit un total de 377 000 t en l'espace de 20 ans. L'association déplore le fait qu'au terme de toutes ces années l'Algérie traîne encore d'importants stocks de pesticides périmés et n'arrive pas à s'en débarrasser. Dans la réalité, ce sont près de 1000 t entre insecticides, fongicides, herbicides, nématicides et rodenticides qui attendent d'être éliminées. Toutes ces substances périmées sont considérées comme des polluants organiques persistants et non persistants (Pop's).