A priori, nous avons le regret de vous signaler, Monsieur le directeur de l'Education de la wilaya de Jijel, que la conclusion que vous avez apportée à notre précédente demande relève pour le moins d'une “aberration grotesque” du fait que vous nous invitiez à prendre attache avec la direction des moudjahidine de Jijel pour “quémander humblement” une autorisation qui puisse permettre au proviseur du lycée Deraa-Mohamed-Saddek de procéder, au sein de son établissement, à la célébration de la commémoration de la Journée de la mort du chahid, bien que vous saviez pertinemment que cette démarche commémorative est uniquement du ressort du chef d'établissement et aussi de sa propre initiative et qu'elle s'inscrit particulièrement dans un cadre scolaire et non public. Nous inviter à nous adresser à la direction des moudjahidine n'est qu'une fuite en avant et une simple manœuvre bureautique, car l'événement a lieu à l'intérieur d'une enceinte scolaire et non un lieu public, car, en fait, il s'agit beaucoup plus d'un devoir de mémoire qu'une obligation morale de la part du chef d'établissement, à moins que la valeur du sacrifice du chahid ne pèse pas lourd aux yeux de certains, et que son nom inscrit en lettres d'or au fronton de l'établissement ne représente qu'un simple élément de décor. Pour votre gouverne, sachez que la commémoration de la mort d'un chahid est au bénéfice uniquement des élèves et du personnel du lycée c'est, entre autres, un événement solennel qui perpétue et développe l'amour de la patrie ainsi que les nobles valeurs de dévouement et de sacrifices dans le cœur de la jeunesse estudiantine. Il est malheureusement constaté à présent chez certains responsables d'établissements scolaires “installés confortablement dans leur fauteuil” que le devoir de mémoire a tendance à s'évaporer pour être finalement “relégué aux calendes grecques”. Logiquement, et en allant au fond des choses, c'est au ministère de l'Education nationale d'interpeller tous les responsables d'établissements scolaires (de différents niveaux) par le biais de leur tutelle wilayale, pour les obliger à procéder, chaque année, dans leur enceinte scolaire, à la commémoration de la mort des chahids dont les établissements portent fièrement les noms, car cet événement solennel fera rappeler, sans nul doute, à la masse estudiantine et aux générations actuelles et futures au moins la biographie de certains chahids et aussi leurs faits d'armes. Il faut à tout prix éviter à ces dites générations de verser encore dans ce phénomène qu'est la culture de l'oubli longtemps véhiculée durant une certaine époque mais qui doit être à jamais révolue. Famille du chahid Derraa Mohamed Saddek BP n°28 - RP Jijel