La Bibliothèque nationale d'El-Hamma a abrité, hier matin, et ce, jusqu'après-demain, un symposium des écrivains qui rassemble une soixantaine d'auteurs du continent, dans le but de faire un état des lieux de cette écriture et de pérenniser l'échange entre les auteurs africains. Inscrit dans le cadre des activités du 2e Festival culturel panafricain, le symposium des écrivains de trois jours est abrité par la Bibliothèque nationale d'El-Hamma. Une soixantaine d'auteurs y participeront. Inauguré hier matin par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui a déclaré dans son allocution d'ouverture : “Ce symposium est organisé afin de pérenniser l'échange entre les Africains, entre le Nord et le Sud du continent.” Elle a également rendu hommage à une grande figure de la littérature algérienne universelle, Kateb Yacine, en lisant un extrait du roman emblématique Nedjma, tout en affirmant : “L'esprit de cette grande figure de la littérature algérienne et africaine nous accompagne dans cette manifestation.” La commissaire du symposium, Nadjet Khedda (veuve du grand peintre algérien Mohamed Khedda, dessinateur de l'affiche du 1er Festival culturel panafricain d'Alger de 1969), a déclaré, pour sa part : “J'espère que ce symposium donnera naissance à un colloque universitaire international qui se tiendra régulièrement.” Mais, la grande surprise de cet événement, c'est la création du Prix continental, qui récompensera annuellement trois auteurs. Pour cette première édition, les lauréats sont : le prix du meilleur auteur africain masculin est revenu à Rachid Boudjedra ; le prix de la meilleure auteure africaine est revenu à l'Ivoirienne Tanella Boni. Quant au meilleur espoir littéraire, le prix a été attribué à l'auteure pour jeunesse (également poétesse) sénégalaise Nafissatou Dia Diouf. Le fondateur des éditions Acoria, Caya Makhélé, a soutenu de son côté la création du Prix continental en déclarant : “Le Prix continental est à sa première édition et non la dernière ; chaque année trois auteurs africains seront primés.” D'autre part, le colloque traitera de différents thèmes en relation avec l'écriture africaine et ses différentes formes. Le premier jour, il a été question du “Travail de l'imaginaire, des mythes ancestraux et de la modernité”. De plus, la problématique de la diffusion des œuvres littéraires et de leur réception a été abordée durant cette première journée. Une table ronde a été présidée par le responsable à l'Unesco, Noureini Tidjani, où nous avons noté la participation de grands noms de la littérature africaine, notamment Anouar Benmalek et Eugène Ebodé. Une deuxième table ronde a également été organisée et présidée par l'universitaire et auteure (notamment de poésie), Yamilé Haraoui-Ghebalou. Le programme s'annonce chargé durant ces trois jours, d'autant que les prochains jours verront la participation de grands noms de la littérature, notamment l'invité d'honneur André Brink d'Afrique du Sud, qui animera, demain, une conférence intitulée “La littérature en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid : vision d'ensemble et perspectives”. DJAZIA SAFTA