Certes, c'est une bonne nouvelle pour la ville de Constantine, qui renoue avec son art préféré, mais il faut penser à d'autres évènements consacrés à ce genre musical, aussi bien à Skikda qu'à Collo. La IIIe édition du Festival international du malouf n'aura finalement pas lieu dans la ville de Skikda. Une décision qui émanerait du ministère de la Culture aurait décidé, selon des sources bien informées, de sa délocalisation de Skikda au profit de la ville de Constantine. C'est une grande déception pour les passionnés de cette musique qui ont été surpris par cette décision qui reste incompréhensible pour beaucoup d'entre eux. Pourtant, les deux précédentes éditions que la ville de Skikda avait abritées étaient couronnées d'un grand succès. C'est un témoignage d'artistes qui sont venus d'autres pays lors de la dernière édition. Le festival du malouf était une activité de qualité qui ouvrait le bal des activités artistiques de la saison estivale dans la ville balnéaire de Skikda. Le début de la saison dans cette ville est qualifié déjà de morose par les Skikdis et les premiers estivants qui arrivent dans cette ville. L'annulation de ce festival, qui trouve une large audience parmi les Skikdis, mais aussi les Constantinois présents en force durant la période des grandes chaleurs dans cette ville, est considérée comme un coup dur, non seulement pour cet art dans cette ville mais également pour les soirées estivales. Cependant, certains férus de cette musique n'arrivent pas à expliquer son transfert vers Constantine et au mois d'octobre. Certes, c'est une bonne nouvelle pour la ville de Constantine qui renoue avec son art préféré, mais il faut penser à d'autres évènements consacrés à ce genre musical, aussi bien à Skikda qu'à Collo. Cette dernière est, faut-il le rappeler, le premier berceau de la musique malouf dans l'Est algérien. Selon des explications données par un féru du malouf, cette musique est entrée en Algérie à partir de la ville de Collo et cela, en 1492, lorsque les Arabes musulmans avec leurs scientifiques et artistes, chassés de Grenade, ont accosté au niveau du port de Collo. D'ailleurs, le célèbre Cheïkh Bouaziz, qui a largement contribué au développement de cette musique à Constantine, est originaire de Collo. Sachant également que la communauté juive de Constantine, qui a créé la première école du malouf à Constantine, a largement contribué au développement de cette musique. Les Aïssaoua de Collo, qui sont célèbres à travers le territoire national pour la qualité de leur madih (chant religieux), sont les dignes héritiers des précepteurs de cet art en Algérie. Boukarine A.