La partie steppique qui occupe toute la bande sud du territoire de la wilaya a de tout temps subi les effets des pratiques pastorales et agricoles qui lui ont grandement réduit les types de végétations spécifiques à ce milieu naturel, sur d'importantes superficies. C'est la raison pour laquelle des spécialistes parlent depuis plusieurs années de menaces sur les zones steppiques du fait de la progression de la désertification devenue de plus en plus visible. En effet, de nombreux endroits ont vu leur tapis végétal diminuer telle une peau de chagrin, laissant place à des dunes de sable, cela en l'espace de quelques décennies. Ayant toujours constitué une zone de parcours et de pacage pour l'élevage ovin, la bande steppique est aussi la principale ressource en matière d'économie locale. On ne peut, dans ce cas, que spéculer sur la possibilité de trouver un équilibre entre les capacités de cette zone à offrir de la nourriture à un cheptel dont le nombre oscille autour de 850 000 têtes et une importante frange de la population qui n'a comme source principale de travail et de revenu que l'élevage et accessoirement la pratique de la céréaliculture aux rendements aléatoires. Ce qui rend d'ailleurs l'équation difficile à résoudre lorsqu'on sait que la zone steppique s'étend sur presque le tiers du territoire de la wilaya et englobe quelque 18 communes qui, dans leur totalité, sont situées dans la partie des Hauts-Plateaux. C'est à cette problématique qu'il est attendu des réponses en vue de réduire l'avancée de la désertification et parvenir à reconstituer le tapis végétal en recourant à des plantations d'espèces qui résistent mieux au stress hydrique et qui, en même temps, peuvent donner plus de nourriture au cheptel. D'ailleurs, certaines actions déjà entreprises par les services concernés semblent aller dans ce sens, si l'on sait que des bandes vertes constituées d'arbres fruitiers ont déjà été plantées dans l'aire du projet de la ville nouvelle de Boughezoul. Selon les services concernés, il a été planté des espèces qui sont connues pour leur adaptation au climat de la région, telles que l'eucalyptus, l'acacia et le casuarina. Outre ces espèces dites xérophiles, il a été procédé à des plantations d'oliviers sur plus de 400 ha à Bouaiche, Boughezou et Chahbounia, où les essais ont donné des résultats inattendus car atteignant jusqu'à 95% de réussite, indique-t-on. Cette expérimentation de plantations d'oliviers a aussi été rendue possible grâce aux efforts mis par les riverains pour assurer leur irrigation par le biais des eaux provenant des forages de proximité ou des autres points d'eau, notamment les retenues collinaires. Pour répondre aux besoins en alimentation du cheptel, il a également été entrepris l'exécution des plantations fourragères sur d'importantes superficies, grâce à un financement alloué dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux. EL-BEY MOUSSA